La 22ème édition de la Journée nationale du paysan (JNP) a eu lieu le 24 avril 2021 à Manga, chef-lieu de la région du Centre-Sud. Ce grand rendez-vous du monde rural a été une opportunité pour les producteurs d’exposer leurs préoccupations au chef de l’État, Roch Marc Christian Kaboré.
Cette édition 22 de la Journée nationale du paysan (JNP) était placée sous le thème « impact socio-économique des crises sécuritaire et sanitaire sur les secteurs productifs du monde rural : quelles stratégies de résilience ? » En effet, depuis plus de 5 ans, le Burkina Faso fait face à des attaques terroristes. Cette insécurité a occasionné des déplacements de populations qui ont abandonné leurs bases productives. A cette situation s’ajoute la pandémie de la Covid-19 qui a porté un coup au maillon de commercialisation en raison d’un certain nombre de restrictions.
Toute chose qui impacte négativement les travaux de production faute de moyen, ainsi que le maillon de la conservation des produits agricoles. À travers ce thème, les gouvernants et les acteurs du monde agricole ambitionnent trouver des solutions pour le développement du secteur agro-Sylvo-pastoral, halieutique et faunique malgré ces contraintes. Ils étaient environ 600 participants dont 400 producteurs venus des 13 régions du pays, à prendre part à cette tribune d’expression et de développement du monde rural.
La cérémonie officielle d’ouverture qui a eu lieu dans la matinée, a été marquée par plusieurs allocutions dont celle du ministre de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Mécanisation, Salifou Ouédraogo. Dans ses propos, il a informé qu’au regard des reformes stratégiques et de leur effet d’entrainement indéniable sur les performances du secteur agro-sylvo-pastoral, le président du Faso a instruit de prendre des dispositions pour mettre en place de façon inclusive un dispositif pérenne et efficient pour assurer l’organisation des JNP et le suivi des recommandations et engagements pris. Ce qui a permis de créer le Comité d’organisation et de pilotage de la JNP en collaboration avec la Chambre nationale d’agriculture et d’installer le tout premier secrétaire exécutif.
Les difficultés des producteurs
La cérémonie d’ouverture a été marquée par la décoration de 87 productrices et producteurs méritants à l’ordre du développement rural. À la suite de cette cérémonie, le président du Faso, président de cette 22ème édition, Roch Marc Christian Kaboré s’est entretenu avec les représentants des producteurs des 13 régions à cette journée. Au cours des échanges, les producteurs ont exposé les difficultés qu’ils rencontrent.
Il s’agit entre autres de : la dégradation du couvert végétal, la commercialisation des pesticides non homologués et leurs conséquences sur la santé de la population, la question du foncier rural, le manque d’infrastructures. La question de la formation des acteurs et l’opérationnalisation de la Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA) ont également été évoquées par les producteurs. À la suite de cela, ils ont formulé des recommandations au Chef de l’Etat en vue de résoudre ces problèmes.
Parmi ces recommandations, on peut citer l’aménagement du foncier à vocation agro-sylvo-pastorale au profit des déplacés internes, la réalisation de comptoir d’achat des fruits et légumes dans les zones qui en manquent et l’amélioration de la sécurité dans les zones de production et espaces de conservation. Les producteurs ont également plaidé pour une allocation conséquente au Fonds de développement agricole pour la prise en compte des productions agricoles nationales dans les commandes, pour la fourniture des cantines scolaires et des casernes, et pour la mise en place de la maison du paysan dans toutes les communes rurales du pays.
À l’issue de ces plaidoiries, les 5 ministres en charge du développement rural ont respectivement pris la parole pour apporter des réponses aux préoccupations des producteurs. Quant au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, il a instruit chacun de ces ministres de prendre des dispositions pour une résolution progressive et durable des difficultés des producteurs.
Aïcha TRAORE