Justice : Dessaisi, l’avocat ne remet pas le dossier au client

Décidément, les méandres de la justice sont incompréhensibles pour le justiciable lambda. C’est le moins que l’on puisse dire de l’affaire entre Ouattara Yaya et un avocat. Une affaire dans laquelle Ouattara Yaya a dessaisi son avocat. Le problème est que ce dernier rechignerait à lui remettre le dossier.

Le malheur de Ouattara Yaya est parti d’une lettre de licenciement en décembre 2014. Monsieur Ouattara est alors sous prêt contracté auprès d’une banque de la place. Dès que la banque a reçu cette note, elle a aussitôt procédé au déclassement de son compte. En d’autres termes, il n’a plus accès au compte. Mais, «Le 27 janvier 2015, les investigations bouclées», l’employeur «a procédé à la rétractation de mon licenciement avec notification» à la banque «et au paiement en fin Février de mon salaire de Février et du rappel de mon salaire de Janvier», explique l’intéressé.

Par conséquent, il s’attendait à ce que la banque revienne sur sa décision. Peine perdue, son cauchemar continue. Car, la banque a décidé «de détenir illégalement la totalité de mon salaire et de se faire rembourser le prêt à sa convenance en violation du contrat de prêt qu’elle-même a dûment élaboré et signé», se désole Ouattara. Si bien que l’affaire est portée en justice.

Monsieur Ouattara s’attache les services de Me OUEDRAOGO Adolphe René. «En fin Août 2015 le prêt était complètement soldé et le compte toujours déclassé, avec un crédit inaccessible de trois millions quinze milles (3 015 000) Francs ; à moins d’y opérer des découverts avec pénalités associées», précise Monsieur Ouattara. Qui, sur conseils de son avocat va clôturer ce compte. Mais il aura fallu battre des mains et des pieds pour obtenir l’attestation de clôture auprès de la banque en cause. Ce n’est que le 14 décembre 2015 qu’il l’obtient afin de pouvoir domicilier son salaire dans une autre banque pour pouvoir percevoir son salaire. Puisque l’employeur s’était refusé au payement au billetage.

Une assignation à comparaître devant le tribunal civil est émise contre la banque. «L’affaire a été entendue le 28 octobre 2015 et renvoyée à la mise en état et est restée sans suite jusqu’à nos jours», a confirmé Monsieur Ouattara le mardi 17 janvier 2023. En outre, il constate que «la période de préjudice a été estimée pour la période de décembre 2014 à avril 2015 alors que le préjudice s’est étendu jusqu’en décembre 2015».

Alors il interpelle son avocat qui le rassure que cela pourrait être fait lors de la clôture du dossier.  Le dossier reste en sommeil. Monsieur Ouattara pense que cela est dû au fait qu’il n’a pas versé l’autre moitié des honoraires de l’avocat. Il veut donc s’acquitter du reliquat des honoraires, mais l’avocat refuse au motif que l’argent n’est pas le problème et qu’il attendait que le juge de la mise en état délivre l’ordonnance de clôture.

Las d’attendre, Monsieur Ouattara décide de dessaisir Me Ouédraogo par lettre du 13 mai 2020, pour confier la défense de ses intérêts à un autre avocat. Et demande à Me Ouédraogo de lui restituer son dossier. Depuis, c’est un dialogue de sourds voire une rupture de communication entre les parties.

C’est ce qu’explique Ouattara Yaya au Bâtonnier de l’Ordre des avocats par correspondance du 02 février 2022.  Là aussi, il n’a pas encore eu de suite.

Contacté ce mardi 17 janvier 2023, le Bâtonnier dit comprendre l’impatience du justiciable. Mais rassure que «le dossier est en instruction. Il n’est pas rangé sans suite, mais quand on a un dossier, il faut prendre le temps de bien l’analyser, d’examiner ce que chaque partie avance». Et il promet de donner suite au plaignant dès qu’une décision sera prise.

Aly KONATE

alykonat@yahoo.fr