Tout porte à croire qu’ils seront deux principaux blocs à aller aux prochaines élections, notamment la présidentielle. D’un côté, on aura la majorité présidentielle forte de plus d’une soixantaine de partis politiques qui soutiendra Roch Marc Christian Kaboré, candidat à sa propre succession. De l’autre côté, on aura les partis de l’opposition affiliés ou non au Chef de file de l’opposition politique qui ont signé un accord politique dont l’objectif est de soutenir celui des neuf candidats signataires qui sera le mieux placé au cas où il y aura un second tour. Même si dans la majorité politique ou dans l’opposition chacun ira défendre ses couleurs aux législatives, il faut noter que la constitution de ces deux blocs représente déjà une bonne vision du combat politique. Si on doit aller plus loin, on pourrait dire que la naissance de ces deux blocs (même s’ils sont circonstanciels) est la preuve qu’on peut bien limiter le nombre de partis politiques au Burkina Faso et assainir ainsi le milieu politique.
Aux Etats-Unis, l’un des plus grands pays au monde et vieille démocratie, il y a deux principaux partis politiques. Les Démocrates et les Républicains qui s’alternent au pouvoir. La démocratie américaine se porte à merveille et les Américains en sont fiers. En Grande Bretagne, ce sont les Travaillistes et les Conservateurs qui disputent la scène politique. EN France, même s’il y a de nombreux partis politiques, on retient que ce sont les Socialistes (la Gauche) et les Républicains (la Droite) qui mènent le jeu politique. En République populaire de Chine où ils sont plus de milliard d’habitants, il y a un grand parti politique (la Parti communiste) et huit autres petits partis qui s’opposent même si en réalité ils accompagnent le Parti communiste. Toutes ces démocraties sont des exemples et les pays qui ont adopté ces systèmes démocratiques font partie des plus développés au monde.
Au Burkina Faso, nous sommes seulement une vingtaine de millions d’habitants avec environ 200 partis politiques. Comme si cela ne suffisait pas, on continue d’en créer. Comment peut-on, dans un tel contexte de contestation permanente, de divergence parfois sur des questions qui sont évidentes, amorcer le développement d’un pays ? Autrement, les problèmes de développement que connaissent nos pays sont généralement dus à la multitude des points de vue ou d’opinion sur des questions économiques, culturelles et sociales dont les solutions sont très souvent évidentes et uniques.
On ne peut construire l’avenir d’un pays dans la polémique permanente, dans la division et avec des positions figées. Malheureusement, ce sont les hommes politiques et ceux qui se réclament d’un certain intellectualisme qui cultivent ce vilain esprit. Principalement pour leurs propres intérêts. C’est pourquoi, quand on assiste à ce genre de regroupement, on ne peut que s’en féliciter et encourager les acteurs à pousser encore plus loin la réflexion. Car, au Burkina Faso, ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous oppose. Il suffit de vouloir le changement dans le sens.
Dabaoué Audrianne KANI