Marie Madeleine Ilboudo/Compaoré : La tisseuse à la grâce divine

Valoriser le Faso Danfani, l’identité culturelle burkinabè, c’est l’objectif de madame Ilboudo née Compaoré Marie Madeleine, tisseuse de formation, résidante à Bobo-Dioulasso. C’est dans cette dynamique qu’elle a créé en 2010 l’Association Grâce Divine. Association qui évolue dans le domaine du tissage de pagne Faso Danfani et dispense également des formations aux femmes et hommes désirant apprendre le métier de tissage.  Cette mère de 3 enfants nous parle de sa vie entreupreunariale.

Madame Ilboudo née Compaoré Marie Madeleine est titulaire d’un Certificat d’aptitude professionnelle Option broderie obtenu en 1992 au Centre de formation féminine et artisanale de Gounghin à Ouagadougou. Passionnée du métier du tissage et convaincue que ce travail noble permet d’avoir une certaine autonomie économique, Marie Madeleine créa en 2010 l’association Grâce Divine.

Qui n’obtiendra son récépissé qu’en 2017. Située à Bobo-Dioulasso au secteur 17, Grace Divine, cette association regroupant 24 membres produit des pagnes Faso Danfani. La production selon la fondatrice de l’Association commence d’abord par «le rapport du tissus à produire c’est à dire le comptage du nombre de fils par couleur.

Ensuite, on procède à  teinture des fils. Après cette étape, c’est le bobinage des fils teints pour ensuite procéder à l’ourdissage de la chaine. Après l’ourdissage, c’est le nouage ou le piquage de la chaine et cannetages. Après tout cela, c’est le tissage qui suit. Après le tissage nous passons à la vérification du tissu et on termine par le métrage du tissu».

Pour ce qui est des matières «on s’approvisionne chez les grossistes au grand marché de Bobo. On a aussi des partenaires comme la FILSAH, la COFATEX et la CABES GIE qui nous aident. Le plus souvent, nous tissons sur commande. A la fin du tissage, le client passe prendre la commande ou nous lui livrons sa commande. Nous faisons aussi la vente sur place».

Des ambitions

Avant d’embrasser ce métier, Marie Madeleine a suivi des formations entre autres, en tissage et sur la filature sur la rouée, respectivement à COFATEX en 2006 et au Mali en 2010. Elle a également obtenu une accréditation formatrice en tissage sur le métier grande largeur à l’issue d’une formation des formateurs en 2013.

L‘ambition de Marie Madeleine est d’acquérir le métier à tisser 4 pédales et former les femmes de l’association sur le tissage des ces métiers. Elle veut également agrandir son atelier, avoir son propre siège et acquérir des métiers à tisser de grandes largeurs. Cette dame encourage l’entreprenariat féminin qui constitue selon elle, un moteur pour l’autonomisation économique des femmes.

Certes les femmes sont confrontées généralement à des difficultés comme le manque de confiance en elle et ses capacités à pouvoir gérer son projet. « Il y a aussi le non encouragement des femmes par leur entourage, notamment la famille et les amies», dit-elle. Tout compte fait, elle exhorte toutes ces femmes porteuses de projets d’avoir confiance en elle et d’avoir le courage de se lancer dans l’entreprenariat.

C’est d’ailleurs ce courage et cette abnégation qui ont valu à Marie Madeleine le premier prix national de FILSAH en pagne tissé artisanal et le premier prix de la province du Houet en pagne traditionnel lors de la 15ème édition du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) en 2018.

Aïcha TRAORE