Mendicité aux feux tricolores de Bobo: a partir de demain on ne verra plus ces femmes et leurs enfants

Le samedi 13 avril 2024, le PDS de la commune de Bobo-Dioulasso, Laurent Kontogom, est allé à la rencontre des femmes et enfants déplacés qui mendient aux feux tricolores, dans la cour de la société de transport Nour voyage sis à Diarradougou. Objectif, cesser la mendicité de ces personnes dans la rue.

A Bobo-Dioulasso, depuis un certain temps, le constat est que des femmes et enfants s’installent aux feux tricolores et dans les carrefours stratégiques de la ville pour quémander auprès des passants. Ainsi, cette pratique crée une véritable situation d’insécurité pour eux–mêmes et pour les populations. C’est pourquoi, la délégation spéciale a pris des mesures fortes pour mettre un frein à ce fléau. Selon le président de la délégation spéciale communale Laurent Kontogom, «nous avons été informés d’un cas malheureux le mardi dernier. Il s’agissait de la mort d’une des leurs, en occurrence une fillette de deux ans, dans un trou de maraîcher vers le musée communal. Cette catastrophe nous a beaucoup attristés. Nous tenons à présenter nos condoléances. Nous ne voulons plus voir d’enfants et femmes aux abords des feux tricolores. Sur ce, nous donnons un ultimatum de trois jours, c’est-à-dire du 13 au 16 avril pour que ceux-ci quittent les lieux. Le 16 avril 2024, à partir de 16 heures, si nous trouvons une des leurs dans la rue, nous allons utiliser les moyens coercitifs pour résoudre le problème ». Et le PDS de préciser que les autorités resteront ouvertes pour les accueillir s’ils souhaitent se réinsérer dans la société. « Nous avons recensé plus de 4 000 personnes, majoritairement des femmes et enfants, venues du Niger, qui vivent dans cette situation de détresse. Nous leur proposons de s’organiser pour qu’on puise leur trouver des activités génératrices de revenus dans le domaine agrosylvopastoral et bien d’autres», a-t-il souligné par ailleurs.
Le Directeur régional en charge de la solidarité, Wend-kuni Benjamin Ouédraogo, est convaincu que le message est bien passé, car depuis le mois d’octobre, ses agents sillonnent la ville pour offrir aux mendiants des opportunités de réinsertion sociale.
Pour Gado Djibo, vice-président de la communauté nigérienne vivant au Burkina Faso, « cette initiative est la bienvenue, car elle va mettre fin à ce fléau. Nous avons longtemps condamné cette pratique, mais nous avons voulu attendre le premier pas des autorités pour apporter notre contribution ». «Maintenant que c’est fait, nous souhaitons que les autorités puissent réussir leur mission dans les jours à venir. Nous avons toujours eu mare de cette pratique. Si tu sors de chez toi à la maison et tu trouves des gens de ta communauté dans cette situation, cela te met mal à l’aise », lamente t-il.
Jaliha Laouali, représentante des femmes et enfants déplacés internes, est mère de trois enfants salue l’initiative. Elle assure que la majorité de celles qui mendient aux abords des feux tricolores demandent à retourner au Niger, même si quelques-unes veulent rester au Burkina Faso pour se réinsérer dans la société.
Ben Alassane DAO