Le Ramadan ou jeûne musulman a débuté le 02 avril dernier au Burkina Faso. Depuis lors, on assiste à une floraison de multiples activités économiques aussi rentables les unes que les autres. Hommes, femmes et jeunes, tous sont au charbon pour se faire de l’argent durant ce mois.
C’est le cas d’Issiaka Nikiema, vendeur de boubous communément appelés «Forokia». Comme à l’accoutumée, durant chaque mois de ramadan, ce jeune Ouagalais, laisse ses activités habituelles et viens vendre des boubous dans la ville de Sya. «C’est la période où les gens achètent le plus les boubous. Dans ce mois tous les musulmans veulent afficher leur religion. Donc ils achètent des boubou», dit-il. Cependant, le jeune Nikiema nous confie que le marché est morose cette année à cause de la crise sanitaire et sécuritaire que traverse notre pays. ‹‹Cette année le marché est un peu mou mais alhamdoulilah ça va tout doucement››, poursuit-il.
Comme lui, Rokia Woni, étudiante à l’Université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso s’investit dans la vente de beignets. Quand vient le mois de Ramadan, elle se spécialise dans cette activité afin de se faire un peu d’argent. «A chaque mois de ramadan, je vends des beignets. C’est un mois pendant lequel il y a une forte demande de beignets que les gens consomment beaucoup à la rupture. Donc je vends ça pour avoir un peu d’argent aussi», explique-t-elle. Mais, la jeune étudiante souligne également la morosité du marché, qui selon elle, «est due à la flambée des prix des produits alimentaires». «Cette année tout est cher. Alors que dans les années antérieures je vendais l’unité à 25 F CFA, cette année je suis obligée de vendre à 50 F l’unité sinon je ne m’en sortirai pas». «Dans les années antérieures je pouvais économiser 40 000 FCFA ou 45 000 FCFA d’ici la fin du ramadan, cette année si je gagne 20 000 FCFA ça sera un exploit», nous confie-t-elle.
Le mois de ramadan est également l’occasion pour certains commerçants de booster leur chiffres d’affaires. Parmi eux, Mamadi Ouédraogo, vendeur de viande grillée encore appelé «malla» qui se frotte actuellement les mains. Lui qui se plaignait il y a quelques semaines de la lenteur du marché à cause de la situation sécuritaire du pays, «aujourd’hui je loue Dieu, car en plus de la viande de bœuf que j’achète à la boucherie, chaque jour je tue un mouton ou un cabri. Si ça continue comme ça, ce sera vraiment une bonne chose», nous dit-il, le sourie au lèvre.
Le mois de ramadan est donc, sans aucun doute, une période idéale pour faire de bonnes affaires et tout le monde s’y applique. A côté de ces quelques exemples, il y a plus d’une dizaine de petits commerces qui naissent et émergent pendant ce mois. Parmi lesquels on peut citer la vente des fruits, des jus à base de fruits naturels, du dèguè. A cela, il faut ajouter la vente des dattes, du sucre et les ustensiles de cuisine notamment les soupières, les carafes et les thermos qui affichent la bonne santé ces temps-ci. Comme pour dire que le mois de ramadan vient avec sa grâce et chacun y gagne. Il suffit juste d’oser même avec un petit fond et la chance vous sourit, à coup sûr.
Gaoussou OUEDRAOGO/
Stagiaire