Ils font tout pour ne pas être vus publiquement avec les hommes politiques. Surtout en cette période de campagne électorale ou toute apparition en compagnie d’un candidat ou d’un quelconque homme politique peut être interpellée comme un parti pris. Et pourtant, ils sont aussi impliqués dans la campagne électorale que les candidats. Parfois plus que certains candidats. Car en effet, ce sont les hommes d’affaires ou opérateurs économiques les vrais soutiens qui financent les campagnes politiques des candidats. Même si les uns et les autres refusent de l’assumer publiquement.
En effet, si ce n’est en espèces sonnantes et trébuchantes, c’est en nature ou les deux à la fois que les opérateurs économiques et autre soutiens souterrains apportent ce qu’ils appellent « notre soutien » à la campagne politique des candidats et des partis politiques aux élections. Ainsi, c sont parfois des centaines de millions dont peuvent bénéficier certains candidats en fonction de leurs chances de remporter les élections. Mais généralement, c’est vers le candidat du parti au pouvoir ou à son parti que courent les hommes d’affaires pour «apporter leurs soutiens ». Qui en réalité ne sont pas des soutiens. Si les uns apportent leurs soutiens pour être en paix avec les hommes forts du moment, les autres le font et attendent qu’on leur retourne l’ascenseur. Et ce, malheureusement à travers les marchés publics.
C’est ainsi que de nombreux opérateurs économiques ou hommes d’affaires se retrouvent en complicité avec les hommes politiques pour se partager les gros sous de la République. Au préjudice des populations qui en sont véritablement besoin pour leur bien-être. C’est également ainsi que sur le terrain, certains opérateurs économiques n’hésitent à exécuter mal, à moitié ou jamais définitivement des marchés publics. Dès qu’ils ont récupéré ce qu’ils ont investi, certains ne prennent plus la peine d’aller plus loin. Du coup, on assiste à des marchés mal exécutés. Quant aux petits candidats ou ceux qu’on considère comme tel on leur donne peu, en fonction de leur taille. Pour que, même si par miracle ils arrivaient au pouvoir, qu’ils se rappellent avoir reçu le soutien d’un tel ou d’un tel autre opérateur économique.
Le principal problème dans cette question, est que tout cela est malsain. Même si ce n’est pas interdit. La campagne électorale est déséquilibrée du fait des gords moyens dont disposent les uns et des petits moyens dont disposent les autres ; des achats de conscience de l’électorat ; des grands meetings parfois au cours desquels on ne peut rien retenir ; alors que des rencontres beaucoup plus rapprochées auraient suffi pour expliquer les vrais enjeux d’une élection présidentielle ou législatives.
Dans tout cela, c’est le peuple qui en sort encore plus ignorant ; avec des promesses qui ne seront jamais tenues ; et des aspirations toujours repoussées à plus tard. Avec tout ce que comporte comme désagréments sur ses conditions de vie. Pendant ce temps, les plus riches s’installent confortablement dans leurs richesses derrières des politiciens qui leur accordent tous les privilèges.
Dabaoué Audrianne KANI