Présidentielle nigérienne, pourvu que ce soit le meilleur qui gagne !

Ou se sera Mohamed Bazoum ou se sera Mahamane Ousmane. Ce dont on peut se rassurer, c’est que Issoufou Mahamoudou, l’actuel président nigérien a décidé de passer le pouvoir à un autre nigérien au terme des deux mandats que lui accorde la Constitution. Hier dimanche 21 février 2021 donc, les Nigériens étaient dans les urnes pour choisir parmi les deux candidats ci-dessus, celui qui aura la charge de diriger le pays au cours du prochain mandat de cinq ans. Pourvu que ce soit le meilleur qui gagne.

En attendant les résultats de ce second tour, on peut dire sans se tromper que les Nigériens ont fait preuve de maturité politique. D’abord la classe politique qui, dans un contexte aussi difficile que celui de l’insécurité a réussi à s’accorder pour que ces élections se tiennent. On sait également qu’après le premier tour, le paysage politique a été recomposé en deux blocs principaux et chaque bloc a pu mener sans trop d’accrocs la campagne politique. Ensuite, les organes chargés du déroulement du scrutin qui, malgré les moyens souvent limités et les accusations dont ils sont toujours l’objet de la part de l’opposition politique et de certaines organisations de la société civile, ont pratiquement réuni toutes les conditions pour que les Nigériens soient allés aux urnes dans le calme et la sérénité. Quand on sait que dans certains pays, ces organes sont assujettis au pouvoir, ici il faut saluer la pertinence de la ligne choisie qui est d’organiser des élections transparentes, équitables et justes. Ce n’était pas gagné d’avance pour une élection présidentielle qui s’est tenue en deux phases.

Enfin, l’ensemble du peuple nigérien qui a fait preuve de maturité politique et de discernement. Tant pendant la campagne que le jour-même du scrutin. Car, il s’est agi de désigner dans les urnes celui qui aura la charge de conduire les destinées du pays. Ni plus ni moins. Ils l’ont déjà fait en ce qui concerne les législatives tenues le 27 décembre dernier. C’est un signal assez fort que ce peuple lance à la classe politique pour que l’après-élection soit aussi calme et serein.

En effet, il ne peut en être autrement car le Niger qui lutte déjà contre l’insécurité et le terrorisme ne peut en aucun cas se payer le luxe d’ouvrir un autre front. Surtout politique qui viendra fragiliser tous les ressorts mis en place par le président sortant et les partenaires techniques et financiers pour combattre les forces du mal, assurer aux populations la sécurité et la paix et le développement économique et social. Il ne peut en être autrement car les Nigériens ont d’autres préoccupations, très loin des querelles politiques de conquête du pouvoir d’Etat. Ils ont exprimé leur choix dans les urnes, c’est à la classe politique de jouer sa part de mission. Pour sa part, Issoufou Mahamoudou qui va quitter le pouvoir dans quelques jours à l’issue de ces élections, peut se féliciter d’avoir réussi la première transition politique pacifique dans son pays. C’est inscrit dans l’histoire, pour toujours !

Dabaoué Audrianne KANI