La production de l’ananas, jadis réservée aux pays côtiers, est désormais possible dans les pays comme le Burkina Faso. Cet exploit est le fruit de Oumarou Compaoré, promoteur de la ferme Djoda.
Située à Matourkou, un village rattaché à Bobo-Dioulasso, la ferme Djoda est spécialisée dans la production du miel. A côté de cela, le promoteur développe plusieurs autres activités notamment la production de l’ananas.
Dans la soirée du 28 janvier 2024, nous nous rendons dans la ferme Djoda. Sur les lieux, nous sommes surpris de voir un pays sahélien produire en quantité de l’ananas. La ferme n’est pas seulement basée sur l’ananas, on y trouve également des mangues, des animaux et bien d’autres choses.
« Nous menons plusieurs activités comme la production du miel et de l’ananas depuis quelques années. Comme les autres plantes, l’ananas a aussi ses exigences qu’il vaudra respecter si tu veux de bonnes récoltes. L’étape la plus cruciale est le choix du sol. Mais la bonne nouvelle que j’ai pour les Burkinabè, c’est de comprendre que l’ananas n’est pas aussi exigeant par rapport à notre sol. C’est dire que le Burkina n’est pas exclu. Partout où vous pouvez faire pousser le maïs, vous pourrez faire pousser l’ananas. La plupart de nos terres cultivables sont déjà adaptées. Ensuite, il y a le choix de rejet. Ce n’est pas n’importe quel rejet qu’il faut planter. L’entretien de la plantation compte aussi. L’ananas ne se plante pas comme le maïs, on le plante par rangées pour pouvoir se placer. Il faudra respecter des distances avant de planter », explique Oumarou Compaoré.
Certes, le Burkina Faso est un pays sahélien, mais il n’est pas exclu de la plantation de ce fruit. Pour le cas du Burkina, Oumar Compaoré explique comment il fait pour compenser le manque d’eau. « Nous avions de l’irrigation comme incontournable parce que nous n’avions pas une pluviométrie qui permet de tenir tout le cycle de production de l’ananas. Il faudra traiter ces manques de pluies pour pouvoir avoir des résultats comme les autres pays. Ce n’est pas pour autant qu’on ne peut pas mieux faire qu’eux. A notre dernière récolte, on a eu des fruits très gros, très sucré par rapport à l’ananas importé. Ce qui veut dire que, si le cycle est bien respecté avec un très bon plan d’irrigation, le Burkina Faso pourra bientôt produire de l’ananas de qualité. L’ananas dure 13 à 14 mois avant de récolter ses fruits. Mais, cette récolte dépend de la terre, de votre plan de fumure, de l’irrigation et d’autres facteurs. Nous avons déjà un ouvrage sur « La production de l’ananas ». Nous réfléchissons comment reproduire cet ouvrage parce que on a les moyens limités. Nous avions pu produire quelques centaines et nous sommes en train de voir comment le mettre en place. Pour l’instant, nous n’avons pas d’accompagnement des autorités, mais nous pensons que dans les jours à venir tout ira pour le mieux », espère-t-il
Les uns et les autres surtout, les chercheurs devraient s’intéresser à ce qui vient de chez nous. La ferme Djoda pourrait servir comme lieu de stage pour les élèves de l’Ecole Nationale de Formation Agricole de Matourkou.
Annaïsse PAKOTOGO/ Stagiaire