Production et vente de piment: ca pique mais ça nourrit son homme

Le piment, ce fruit qui pique la bouche et nous met dans une situation inconfortable à la bouche est tout de même très apprécié et consommé par plus d’un dans la ville de Bobo-Dioulasso. C’est le moment, et chacun vient s’en procurer pour la cuisine.

Lorsqu’on fait un tour dans les marchés de la ville de Bobo-Dioulasso, près des vendeuses de condiments, on aperçoit ce condiment au goût piquant de couleur verte, jaune ou rouge, apprécié : le piment. Cet épice est en abondance dans les marchés, dans des sacs ou dans des sachets blancs. Les commerçants de piment s’en sortent bien. En effet le piment permet de subvenir à ses besoins. Pour son conditionnement, il faut d’abord faire le tri et ensuite les mettre dans des cartons pour son exportation. Ainsi, ça permet de se faire de l’argent. Les vendeurs s’approvisionnent dans plusieurs villages. Selon Bassira Ouattara, vendeuse de piment, « mon piment vient de Dinekoura. Le piment diffère en fonction des localités. Par exemple, la prochaine sortie de piment sera celui de Bobo qui est meilleur à celui qui est là. Cette année, le marché est favorable par rapport aux années antérieures ». C’est ce que Mariam Konaté explique. « Je suis dans la vente de piment depuis 15 ans. Le piment vient de plusieurs localités. Si le piment d’une localité arrive, on commence à vendre, parce qu’il n’y a pas de période fixe. Mais le piment que je vends actuellement vient de Gouran. Chaque jour on exporte le piment en Côte d’Ivoire parce qu’ici on ne peut pas tout écouler. Donc on le met dans les cartons et on exporte. Il me permet de subvenir aux besoins de ma famille. C’est un commerce assez rentable car le piment ne pourri pas vite. Et puis on peut le sécher pour le conserver », explique-t-elle. En attendant la période de Bobo-Dioulasso, chacun se sert dans les villages et exporte aussi en Côte d’Ivoire.
En ce qui concerne la conservation, le piment ne pourri pas rapidement. Sylvain Poda est transporteur de piment en Côte d’Ivoire. « C’est la période du piment. Chaque localité a sa période. Le piment que nous transportons vient de Bama et nous le mettons dans les cartons pour la Côte d’Ivoire. Je ne connais pas le prix exact des cartons. Je suis juste payé pour transporter le piment jusqu’en Côte d’Ivoire. Le piment ne se gâte pas, donc on le transporte sans souci et à travers son exportation, j’arrive à subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille », selon M. Poda. Par ailleurs, le piment ne nourrit pas seulement son homme. Il a également des bienfaits. Il faut retenir que le piment a des propriétés insoupçonnées pour la santé. En effet, selon le site APYFORME, le piment est composé de substances azotées, de cellulose, d’huile, d’eau, de sels minéraux et d’essence aromatique. Du point de vue nutritionnel, le piment renferme de nombreuses vitamines, notamment les vitamines A, B6, C, E, K, et PP. Il constitue également une source de minéraux et oligo-éléments tels que le cuivre, le calcium, le fer, le manganèse, le magnésium ou le potassium. Très intéressant sur le plan de la santé, le piment est riche en antioxydants. Les graines de piment contiennent, quant à elles, un principe actif apprécié en médecine et en santé naturelle : la capsaïcine. Ce composé chimique est celui qui donne une saveur piquante aux piments forts et très forts. C’est elle qui est responsable de la sensation de chaleur et de brûlure sur les papilles lors de l’ingestion de plats pimentés. Plus il y a de capsaïcine dans un aliment, plus celui-ci brûle la bouche. Malgré ces bienfaits du piment, il faudrait le consommer avec modération car en toute chose l’excès est mauvais.

Patende Prisca TIENDREBEOGO
Stéphanie Pingueda YAMEOGO/ stagiaires