Il s’est tenu le jeudi 6 juin 2024 à l’hôtel SABY de Bobo-Dioulasso l’atelier régional de consultation des acteurs des Hauts-Bassins sur l’initiative «Des solutions à grande échelle pour lutter contre les pertes alimentaires en Afrique » (RE-GAIN) porté par AGRA. L’ouverture des travaux a été présidée par Basile Ouédraogo, représentant l’autorité nationale désignée du Fonds vert pour le climat.
Le programme RE-GAIN est une initiative révolutionnaire qui a été lancée par AGRA et le Fonds vert pour le climat en vue de lutter contre les pertes alimentaires après-récoltes en Afrique. Il a pour but de renforcer la résilience climatique des petits exploitants agricoles et de les aider à adopter des solutions durables de réduction des pertes après-récoltes. Le Burkina Faso est l’un des sept pays africains sélectionnés pour bénéficier de ce programme. L’atelier régional de concertation des Hauts-Bassins qui a réuni des figures majeures du secteur agricole du Burkina et de la région est le second du genre après celui de Ouagadougou. Il vise selon Abdoulaye Ouédraogo, chargé de projet à AGRA Burkina et représentant le Directeur pays de AGRA, à présenter l’initiative et à recueillir les contributions des principaux acteurs agricoles de la région pour permettre l’élaboration du programme RE-GAIN. «Il s’agit de recueillir leurs préoccupations et leurs expériences pour voir quels sont les risques et les aléas qui affectent la production agricole et qui aggravent les pertes après-récoltes. Nous attendons que ces acteurs régionaux puissent nous dire quels sont les domaines dans lesquels il faut investir prioritairement, quelles sont les actions qu’il faut prioriser pour lutter contre ces pertes alimentaires. Cela va permettre aux consultants qui nous accompagnent d’avoir des idées qui puissent les guider dans la formulation de projets qui répondent plus aux besoins des acteurs sur le terrain», a-t-il souligné. En clair, cet atelier permet d’évaluer de manière globale et de prioriser les risques climatiques auxquels le Burkina Faso est confronté, en analysant spécifiquement leur impact sur le secteur agricole et les pertes alimentaires qui en résultent. Aussi, il permet d’identifier et de prioriser les solutions potentielles pour aider à atténuer ces défis. Dans son discours d’ouverture des travaux, Basile Ouédraogo, spécialiste en adaptation et changement climatique et représentant l’autorité nationale désignée du Fonds vert pour le climat, a indiqué que, «le Burkina Faso, comme nombre de ses voisins africains, fait face à des défis climatiques significatifs qui menacent non seulement la sécurité alimentaire mais aussi le bien-être des communautés rurales. Parallèlement à cela, les pertes alimentaires après-récoltes représentent un obstacle majeur à la durabilité et à la prospérité de l’agriculture au Burkina Faso et sur le continent de façon générale». Selon les statistiques de la FAO, environ un tiers de la production agricole est perdu entre le champ et l’assiette, soit environ 200 milliards de dollars chaque année. Pour Monsieur Ouédraogo, «ce gaspillage est d’autant plus inacceptable que des millions de personnes sur le continent souffrent de la faim et de la malnutrition ». C’est pourquoi il se réjouit du fait que le programme RE-GAIN, une initiative révolutionnaire visant à lutter contre les pertes alimentaires, puisse voir le jour. Et de conclure que cet atelier permet surtout de jeter les bases d’un programme solide et efficace au Burkina Faso et qui aura un impact durable sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le pays. La tenue de l’atelier est appréciée par les participants à l’image de Soumaïla Sanou, SG de l’Union provinciale des professionnelles agricoles du Houet. Selon lui, les pertes post-récoltes affectent fortement la production dans la région et l’élaboration du programme RE-GAIN va contribuer à développer des solutions durables pour réduire ces pertes alimentaires.
Ousmane TRAORE