Le délai donné aux occupants de la trame verte du secteur 25 de Bobo-Dioulasso est échu depuis le 28 février 2024. Ce jour 29 février nous avons fait le constat sur le site. Pendant certains s’activent pour libérer, d’autres sont toujours installés, comme s’ils ne sont pas concernés.
Le constat saute à l’œil des usagers du secteur 25, surtout ceux qui pratiquent la voie qui abrite la trame verte. Des boutiques, kiosques… qui longeaient la voie sont en train d’être enlevés par les propriétaires. Cela pour se conformer au communiqué du président de la délégation spéciale de l’arrondissement 5 de la commune de Bobo-Dioulasso qui les invitaient à quitter les lieux au plus tard le 28 février 2024. Selon le communiqué, le PDS Etienne Bako « informe toute la population de son ressort territorial, principalement celle occupant la trame verte, sise au secteur 25 de Bobo-Dioulasso, que la date de libération de ladite trame, initialement prévue pour le mercredi 13 décembre 2023 est ramenée au mercredi 28 février 2024, délai de rigueur ». Le communiqué renseigne toujours en disant que « Cette prolongation de délai fait suite aux préoccupations et doléances exprimées par les parties prenantes et s’inscrit dans la logique d’intervention de la Délégation Spéciale de l’Arrondissement N°5 qui vise à concilier les contraintes et la satisfaction de l’intérêt général pour un mieux-être collectif ». Logiquement donc, après le 28 février tous les occupants du site devraient être déjà partis. Si à l’heure certains s’activent pour se conformer au communiqué, d’autres par contre sont toujours sur le site. Attendent-ils d’être délogés par force ? Les prochains jours nous en diront davantage.
« Nous nous attelons à libérer les lieux comme vous le constatez »
Seydou Ouattara, mécanicien et installé depuis 8 ans sur le site pour l’exercice de son métier dit se conformer au communiqué mais souhaite avoir un autre site pour pouvoir continuer à travailler. « Cela fait 8 ans que je travaille ici. Et subitement on nous interpelle de quitter les lieux parce que c’est une grande voie et que les travaux vont commencer bientôt. Nous n’avons pas tenu tête et nous nous attelons à libérer les lieux comme vous le constatez. Nous déménageons à la maison, car c’est la seule issue pour le moment. Nous sollicitons un endroit pour travailler. Nous avons été recensés, nous espérons que les choses iront vite », va-t-il laisser comprendre. A l’image de Seydou Ouattara, Salgo Ousmane, vendeur de produits cosmétiques, s’active aussi à libérer le site. Pour lui, « ce fut vraiment brusque. Nous désorganisons sans même savoir où aller. Nous savions qu’un jour on allait s’en aller mais pas de façon brusque. Notons qu’il est très difficile d’avoir une boutique aujourd’hui. Selon moi, il devrait d’abord nous orienter vers des locaux, même à louer, avant de nous dire de quitter. Le marché est plein de débrouillards. Après ça, je me demande comment on va s’en sortir ». A noter que cette décision municipale entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet gouvernemental de mobilité urbaine des villes secondaires et ne concerne que les occupants de la trame verte pratiquant les activités autres qu’agricoles ou de jardinage.
Aymeric KANI
Jemima WARMA/Stagiaire