La Commission de l’Informatique et des Libertés (CIL) a initié, le 02 juillet 2024, un séminaire de sensibilisation sur la protection des données à caractère personnel au profit des élèves de l’école nationale de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP). Cette activité rentre dans le cadre d’une de ses missions, celle d’informer et de sensibiliser les responsables de traitement de leurs obligations et les personnes concernées de leurs droits en matière de protection de données à caractère personnel. C’était sur le site de la prison à haute sécurité sur la route de Loumbila.

Les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont devenues indispensables et occupent une place prépondérante dans la vie. Du fait du développement du numérique dans la vie quotidienne, il est nécessaire de former les citoyens à un usage responsable et efficient de ces outils. En vue d’encadrer ce monde de la technologie, le Burkina Faso a mis en place un arsenal juridique adapté. C’est dans cette dynamique que la CIL a été créée en 2004 avec entre autres missions, d’informer et de sensibiliser les responsables de traitement de leurs obligations et les personnes concernées de leurs droits en matière de protection de données à caractère personnel. Selon Wilfried Prosper Bako, vice-président de la CIL, représentant la présidente de l’institution, force est de constater qu’après plusieurs années de sensibilisation, on enregistre toujours des cas de violation des données à caractère personnel. Raison pour laquelle l’institution a décidé de renforcer la sensibilisation ; d’où la tenue de ce séminaire de sensibilisation au profit des élèves de l’école nationale de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP). De l’avis du vice-président de la CIL, ces élèves, futures fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, seront amenés à être quotidiennement du côté des personnes privées de liberté qui détiennent des données personnelles. Pour cela, il était judicieux pour la CIL de venir échanger avec eux sur le cadre juridique et de partager avec eux quelques conseils pratiques pour une utilisation saine et responsable des nouvelles technologies, de l’information et de la communication.
Une formation capitale selon le SG de l’école nationale de la GSP
Deux communications ont été présentées par deux experts de la CIL. La première sur « la loi 001-2021/AN du 30 mars 2021 portant protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel au Burkina Faso », a été présentée par E. Hawa Yaro/Bassolé, conseillère en droits humains à la CIL. Elle s’est penchée sur les droits accordés aux personnes dont les données font objet des collectes et de traitement ; les obligations qui incombent aux responsables de traitement en matière de protection de données à caractère personnel et sur les sanctions prévues à l’encontre des contrevenants.
Le deuxième thème « les enjeux de la protection des données à caractère personnel et les règles de bonnes pratiques sur les réseaux sociaux », a été développé par W. Malick Ouattara, informaticien et directeur de l’expertise technique et du contrôle à la CIL. Il a évoqué les avantages, les inconvénients, les dangers qu’on peut retrouver sur les réseaux sociaux. Il a aussi prodigué des conseils pratiques sur comment se protéger de ces dangers susceptibles d’être retrouvés sur les plateformes. L’inspecteur divisionnaire de sécurité pénitentiaire et Secrétaire général (SG) de l’école nationale de la Garde de sécurité pénitentiaire Zango Boukary, au nom du Directeur général (DG) de l’école, a salué cette initiative de la CIL qui vient à point nommé. Dans la mesure où cela va outiller l’ensemble des élèves et du personnel à connaître les instruments qui encadrent la question des données à caractère personnel et comment gérer ces données-là.
Aïcha TRAORE