Il s’est tenu à Bobo-Dioulasso, un atelier d’information des producteurs de coton sur le processus du retour à la culture du Coton génétiquement modifié (CGM) au Burkina Faso, le mardi 24 septembre 2024. C’était à la salle Rosario Chiquette.
L’objectif général de cet atelier de Bobo-Dioulasso est de donner des informations sur le processus du retour à la culture du cotonnier génétiquement modifié répondant aux besoins de production en culture commerciale au Burkina Faso. Lors de cet atelier il a été question entre autres de : rappeler les raisons de la suspension de la culture du CGM à partir de la campagne 2016/2017 ; présenter et discuter les besoins de l’AICB en matière de CGM ; présenter et discuter la situation des actions menées par l’AICB avec les firmes biotechnologiques dont Bayer et les autres partenaires ; présenter la situation des tests en matière de CGM faits par la Recherche cotonnière du Burkina Faso ; présenter et discuter sur les perspectives pour un retour consensuel du CGM au Burkina Faso.
«Les acteurs avaient besoin de se parler»
Jean-Pierre Guinko, Secrétaire permanent de la filière coton libéralisée au ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, tout en saluant l’initiative de cet atelier, rassure que les acteurs évoluent prudemment mais sûrement pour aboutir à une biotechnologie qui permettrait aux parties prenantes d’être en phase pour une bonne production de coton au Burkina Faso. A l’entendre, « les acteurs avaient vraiment besoin de se parler pour un retour sécurisé au CGM. Il y a des difficultés qui ont été constatées lors du développement du CGM jusqu’en 2016. Et les acteurs avaient pris une décision courageuse, celle de suspendre pour pouvoir faire l’état des lieux et trouver les remèdes nécessaires dans le but de revenir avec une semence CGM de qualité qui permet à toutes les parties prenantes à savoir, les producteurs et les sociétés cotonnières, de se retrouver avec un produit qui leur permet d’avoir de bons résultats sur le plan commercial mais également sur le plan de la productivité. Concernant les variétés, la recherche a montré les différentes potentialités qu’il y a au niveau de certains CGM qui sont expérimentés et déjà développés dans certains pays d’Asie et la Chine. Ce sont donc ces tests qui sont en cours afin que les acteurs puissent ensemble décider de la variété qui correspond à leur aspiration».
Avantages du retour au CGM
Pour Nikiébo N’Kambi, président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B), et président de l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB), « la culture du CGM a beaucoup d’avantages bien connus. Avec la culture du CGM, le traitement qui était de 6, 8, 10 revient à 2. Il y a des producteurs qui ne faisaient même pas de traitement, mais ils récoltaient du coton, chose qui est impossible aujourd’hui. Quand le traitement diminue, on gagne le temps pour faire autre chose. Sur le plan sanitaire, cela permet de préserver la santé des producteurs, car ils seront moins exposés aux produits chimiques ». Toujours selon ce dernier, « actuellement, on a beaucoup de chercheurs qui ont fait leur travail et ont trouvé quelque chose. Maintenant, il s’agit pour la filière de choisir exactement ce qu’il lui convient le mieux ».
Aymeric KANI