Roch Kaboré sur RFI et France 24 : «Je ne refuse pas la main tendue par Blaise Compaoré»

Le président Burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, a accordé un entretien exclusif à France 24 et RFI ce 15 octobre 2020 depuis Ouagadougou. Saluant la libération de quatre otages au Mali, le président a regretté une contrepartie « chère payée ». Le chef d’État a, par ailleurs, affirmé ne pas refuser le dialogue avec l’ex-président Blaise Compaoré, envisageant toutefois « une réconciliation nationale » seulement après l’élection présidentielle. Le président Kaboré a aussi défendu son bilan, réfutant la moindre discrimination à l’égard des Peuls, ainsi que les accusations de massacre émises par HRW.

Dans cette interview à RFI et France 24 ce 15 octobre 2020, le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré annonce que, s’il est réélu le 22 novembre prochain, « dans le premier semestre 2021, tout le monde pourra rentrer tranquillement au Burkina Faso » et que « ceux qui ont des dossiers avec la justice pourront se présenter devant la justice pour régler leurs dossiers à ce niveau. »

À la question : « Pourquoi n’avez vous pas répondu à la lettre où Blaise Compaoré vous a offert ses services il y a 18 mois », le chef de l’État burkinabè répond : « Non pas que je refuse la main tendue, mais nous sommes dans un processus de réconciliation qui n’est pas une course de vitesse. » Et le président Roch de préciser : « Si je suis élu, le premier semestre de 2021 doit nous permettre de régler ces questions là. Nous allons réunir l’ensemble des composantes de la société pour discuter de la réconciliation et la décision [des conditions du retour de Blaise Compaoré] sera prise. »

Autre sujet d’actualité : la libération par le Mali de quelque 200 jihadistes il y a 10 jours en échange de 4 otages, dont Soumaïla Cissé et Sophie Petronin. Le président Roch « veut saluer ces libérations d’otages », mais estime que « la contrepartie a été payée cher ».

À la question : « Saviez vous que le cerveau des attentats de Ouagadougou et Grand Bassam en 2016 allait être libéré ? », il répond : « Non, je n’étais pas au courant. On a suivi les éléments comme tout le monde. Donc, je considère que c’est le Mali qui a géré cette situation pour pouvoir libérer les otages. »

Source RFI