La Maison de la culture de Bobo-Dioulasso abrite, depuis hier 04 juillet 2024, ce jusqu’à ce jour 5 juillet, la 3ème édition du Salon de la mangue (SAMA). Elle est placée sous la co-présidence des ministres en charge du commerce et de l’agriculture.
C’est sous le thème : «Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 : opportunité de relance durable de la filière mangue au Burkina Faso» que la 3ème édition du Salon de la mangue (SAMA) a ouvert ses portes hier à Bobo-Dioulasso. Organisée par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso en partenariat avec l’Association professionnelle de la mangue et la Grappe mangue de Bobo-Dioulasso, cette troisième édition réunit les acteurs autour de la problématique de la compétitivité de la filière au Burkina Faso. De l’avis de Al Hassane Siénou, président de la délégation consulaire régionale des Hauts-Bassins, le SAMA représente bien plus qu’un simple évènement en ce sens qu’il incarne l’engagement des acteurs à faire de la filière un secteur stratégique de l’avenir et de la souveraineté économique du Burkina Faso au regard de son rôle dans l’économie nationale. En effet, la filière mangue a rapporté à notre pays en 2023 des recettes d’exportation de l’ordre de 22,447 milliards de francs CFA, contribuant ainsi fortement à stimuler l’économie et à renforcer la position de Burkina sur les marchés internationaux. Mais pour Al Hassane Siénou, malgré ces potentialités économiques, «la filière mangue fait face à d’importants défis auxquels il faille nécessairement trouver des solutions urgentes et concertées». Au nombre de ces défis on note la pression parasitaire et les obstacles à l’exportation vers des marchés clés comme l’Union Européenne qui ont entraîné des pertes financières importantes pour la filière et l’économie nationale de l’ordre de 100 millions de FCFA. A ces difficultés s’ajoutent les interruptions d’approvisionnement en gaz butane qui ont exacerbé les difficultés des unités de transformation. «Notre souhait est qu’à travers ce Salon, les défis de la filière puissent être sérieusement examinés, et surtout que des solutions concrètes qui renforceront la compétitivité et la durabilité de l’industrie mangue puissent émerger», espère le président de la délégation consulaire régionale des Hauts-Bassins.
Soutenir le développement et la résilience de la filière
Le SAMA vise à renforcer la compétitivité des entreprises de la filière sur les marchés nationaux et internationaux pour faire du Burkina Faso, une plateforme commerciale et une vitrine de promotion de la mangue et de ses produits dérivés. Il réunit autour de la table les producteurs, les transformateurs, les exportateurs et les acteurs de la recherche dans la filière. «La tenue de cette 3è édition du SAMA est un signe et une preuve de la résilience de nos acteurs économiques et offre l’opportunité d’examiner les défis de la filière et de proposer des stratégies pour soutenir le développement et la résilience de la filière en droite ligne de l’Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 et dans une large mesure du Plan d’Action pour la Stabilisation et le Développement», a déclaré le ministre en charge du Développement industriel et du Commerce, Serge Gnaniodem Poda. Selon qui, la filière mangue, en plus de jouer un rôle essentiel dans l’économie nationale, représente une part importante de la production de fruits et contribue à l’atteinte de la sécurité, voire de la souveraineté alimentaire. C’est pourquoi, il a loué l’initiative et salué la pertinence du thème de cette édition qui constitue une opportunitéde relance durable de la filière. Car de ces échanges émergeront des pistes de solution permettant de relever les défis majeurs de la filière. Mais d’ores et déjà, le ministre rassure qu’il y a un début de solutionnement à travers l’Offensive agropastorale et halieutique parce que l’ambition du gouvernent, c’est de renouveler 15% des superficies de vergers de mangues soit 5 000 ha de vergers de manguiers. De même, il est prévu un traitement de la question d’accès à l’eau agricole, à la question foncière et de l’amélioration de l’accès des acteurs au financement du Fonds Dumu Ka Fa. Le Burkina compte à ce jour plus de 33 701 hectares de mangues, répartis principalement dans quatre régions dont les Hauts-Bassins, les Cascades, le Centre-Ouest et la Boucle du Mouhoun. On dénombre 15 000 producteurs, pour une production totale estimée à plus de 360 000 tonnes de mangues fraiches par an. Pour Yaya Koné, président de l’Interprofession des acteurs de la mangue du Burkina, la filière mangue est un créneau important à explorer pour l’atteinte des objectifs du Plan opérationnel pour la souveraineté alimentaire et la création d’emplois décents dans le secteur agropastoral à l’horizon 2025. Après l’ouverture, les autorités ont fait le tour des différents stands du SAMA 2024.
Ousmane TRAORE