Des travailleurs de la Société africaine de pneumatique (Sap Olympic) licenciés en 2005, ont animé une conférence de presse, ce dimanche 3 décembre 2023, à la bourse du travail de Bobo-Dioulasso. Objectif, interpeller les autorités de la Transition du MPSR2 à s’impliquer pour que justice leur soit rendue.
Cent-une personnes au total, ces ex-travailleurs de Sap Olympic soutiennent avoir été licenciés de façon abusive en 2005, sans mesure d’accompagnement aucune. Ils vont ester en justice. Le hic, c’est que la décision de justice qui leur est favorable tarde à être exécutée. « C’est pourquoi nous avons organisé cette conférence de presse pour lancer un cri de cœur au pouvoir du MPSR2, conduit par le capitaine Ibrahim Traoré pour qu’il nous vienne en aide », a expliqué Adama Savadogo, porte-parole des ex- travailleurs. Selon qui sur les 101 personnes licenciées, 14 sont décédées. Soutenus par leurs épouses et leurs enfants, ils exigent de leur ex-employeur une réparation de leurs droits. «Nous avons beaucoup de soucis si fait que les veuves, les enfants déscolarisés sont parmi nous. Nous avons aussi des malades invalides qui se sont débrouillés pour être présents dans la salle », poursuit Monsieur Savadogo, le visage plein de tristesse. Pour mieux expliquer la situation, le quinquagénaire nous renvoi en 2005. «Après notre licenciement abusif, nous avons déposé, à l’époque, une plainte à l’inspection du travail de Bobo-Dioulasso, qui n’a pas connu un aboutissement favorable. A la demande de l’employeur l’inspecteur du travail a transféré notre dossier à la justice. C’est ainsi que le dossier a été déposé au tribunal du travail de Bobo-Dioulasso en novembre 2007», a-t-il relaté. Toujours aux dires de Monsieur Savadogo, «après deux reports du jugement, le procès a fini par se tenir et la justice nous a donné raison. Mais la société a fait appel de la décision. Il y a eu au moins six renvois avant que le dossier ne soit jugé. A la suite de la délibération, 36 personnes ont été déboutées et n’ont donc absolument rien reçu comme dédommagement. Quant aux autres personnes, on leur a alloué des sommes dérisoires qui vont de 100 mille FCFA pour certains à 400 mille FCFA pour d’autres ». «La justice nous a fait savoir que si nous n’étions pas satisfaits, nous pouvons faire appel en cassation. Nous avons donc fait appel. Le jugement a été programmé pour le 20 octobre 2016. A ce jugement, le tribunal a évoqué un dépassement du délai qui serait de deux mois. Après plusieurs avis, le dossier est finalement maintenu. Le 23 novembre 2016 contre tout attente on nous notifie que le dossier est irrecevable pour non-respect de l’article 78 du Code de procédure civile», regrette-t-il. Depuis lors, c’est la croix et la bannière pour ces ex-travailleurs de la SAP qui précisent également avoir tapé aux portes de l’ASCE-LC et saisi le HCRUN sans suite. «Jusqu’à l’heure où on vous parle, on ne sait pas là où le dossier se trouve et comment il sera géré», martèle Adama Savadogo. Les regards sont désormais tournés vers le MPSR2 pour un dénouement heureux.
Ousmane TRAORE