L’opération de contrôle de présence, de service fait et des éléments de rémunération des agents publics de l’État payés sur le SIGASPE, a fait ressortir que sur un effectif cible de 198 993 agents, l’effectif des agents payés enrôlés s’élève à 193 197 agents, soit un taux d’enrôlement de 97,09%, tandis que celui des agents payés non enrôlés s’établit à 5 796, représentant 2,91% de l’effectif cible.
C’est ce qui ressort d’une communication du ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective au cours du Conseil des ministres du 17 août 2023. Il ressort également « qu’aucune entité n’a justifié l’absence de 3 892 agents payés non enrôlés et 02 agents qui se seraient frauduleusement enrôlés. Ce qui porte le nombre d’agents en situation jugée irrégulière à 3 894. La charge salariale de ces agents s’établit à 887 701 670 F CFA par mois et à 10 652 420 040 F CFA annuellement ».
« L’impact conjugué des arrêts de salaire requis à titre conservatoire des agents non enrôlés en situation d’absence non justifiée et de l’atténuation de la charge salariale mensuelle induite par l’ajustement effectué sur la solde des agents enrôlés, engendrerait un gain mensuel de 1 306 684 671 F CFA, soit une économie annuelle sur la tendance des prévisions estimée à 15 680 216 052 F CFA ». Quand on sait que cette opération n’a concerné que les seuls agents publics de l’État qui émargent sur le SIGASPE, on comprend pourquoi le Conseil des ministres a recommandé qu’elle couvre les agents des forces armées nationales et de l’Agence de gestion des soins de santé primaire.
Quand on observe ce nombre d’agents qu’on peut qualifier de furtifs et le manque à gagner pour l’État et les Burkinabè sincères, on se rend à l’évidence qu’il y a effectivement des gens qui sont prêts à brûler ce pays pour chauffer leur café. Autrement, il y a des Burkinabè qui ne sont intéressés que par leurs propres et seuls intérêts. Pour ce qui est du développement de ce pays et de l’intérêt de la communauté, ça n’a aucun intérêt pour ces Burkinabè. Si ce n’est du terrorisme, ça y ressemble puisqu’ils privent l’État de ressources financières pour faire face à ses obligations régaliennes.
C’est pourquoi, autant qu’on a engagé la lutte contre les groupes armés terroristes, autant il faut engager une véritable chasse à l’homme pour démasquer effectivement ces faux agents et ceux qui en profitent afin de les traduire devant les juridictions et les sanctionner à la hauteur du forfait commis.
Combien d’écoles, de centres de santé, de systèmes d’adduction d’eau potable, de latrines, de kilomètres de route que ces sous n’auraient-ils pas permis de construire ou encore d’armes et de minutions d’acheter pour combattre les groupes armés terroristes ? C’est donc une très belle opération qu’il faut encourager et mener régulièrement afin d’assainir la fonction publique qui est, contrairement à ce qu’on pense, le champ commun dont personne ne doit profiter des récoltes tout seul.
Dabaoué Audrianne KANI