Seydou Diakité, Directeur pays de Bolloré Transport & Logistics Burkina Faso, et PCA de SITARAIL : «SITARAIL continuera d’être une entreprise à fort impact économique et social au Burkina Faso»

Au sortir de la Rencontre des patrons burkinabè (REPAB) 2022, Seydou Diakité, Directeur pays de Bolloré Transport & Logistics Burkina Faso, et PCA de SITARAIL, fait le point de la situation de ses deux entreprises au Burkina Faso. Il rassure que l’emploi n’est pas menacé avec le changement d’actionnaire de SITARAIL. Entretien !

 Quels sont les enjeux de la présence de SITARAIL à la Rencontre des Patrons burkinabè (REPAB) ?

Il faut noter que SITARAIL, la filiale de Bolloré Transport & Logistics qui opère, depuis 1995, le réseau ferroviaire entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, a participé à la REPAB, aux côtés des filiales de Bolloré Transport & Logistics en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Notre participation à cet événement se justifie par la nécessité pour nous, de présenter le rôle majeur de SITARAIL ainsi que son impact social et économique au Burkina Faso. Cela s’est fait à travers des panels thématiques, la diffusion de supports, l’animation de stands et des rencontres B2B. Notre participation à cet important rendez-vous témoigne de notre engagement à demeurer un groupe à fort impact social et économique à travers la création d’emplois et de richesses.

Quelle est la contribution de SITARAIL au développement économique du Burkina Faso?

SITARAIL a investi entre 2016 et 2021 plus de 45 milliards FCFA pour la modernisation de ses infrastructures et ses équipements de maintenance.

 

Grâce à SITARAIL, qui permet un service de transport par rail sécurisé entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, ce sont en moyenne 1 000 000 de tonnes de fret qui sont transportés par an, soit près de 50 % du volume transporté annuellement sur le corridor Ouagadougou-Abidjan, facilitant ainsi l’écoulement de plusieurs produits locaux, notamment le sésame, l’anacarde, des fruits et légumes des zones enclavées. Nous assurons également près de 50 % du trafic de conteneurs du Burkina Faso et le transport de 30% des besoins du Burkina Faso en hydrocarbures.

Qu’en est-il de l’apport social de SITARAIL ?

Au plan social, SITARAIL a effectué, entre 2016 et 2020, plus de 400 recrutements. L’entreprise génère en outre, 3 000 emplois indirects via des entreprises sous-traitantes, et plus de 25 000 personnes vivent de l’activité ferroviaire. SITARAIL reste donc un maillon essentiel du développement social du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et des pays de l’hinterland comme le Mali et le Niger.

Malgré la crise sanitaire de la Covid-19, quel est le rôle de SITARAIL dans la préservation des chaînes de valeur logistique au Burkina Faso ?

Le Premier ministre visitant les stands de SITARAIL lors de la première édition de la rencontre des patrons burkinabè (REPAB).

 

Une bonne partie du clinker destiné aux industries de cimenterie est aussi convoyée par rails et plus d’une quinzaine d’industries du Burkina Faso sont desservies grâce à des embranchements particuliers. Malgré la contrainte sanitaire mondiale de la Covid-19, SITARAIL honore toujours ses engagements en termes d’approvisionnement, permettant ainsi à nombreuses de nos industries au Burkina Faso de maintenir leurs machines fonctionnelles et à l’économie burkinabè et de plusieurs pays de connaitre une bonne croissance. Nous réaffirmons notre engagement et notre volonté de continuer à travailler, aux côtés des Etats du Burkina Faso et de Côte d’Ivoire, au développement du secteur ferroviaire et à la promotion de son rôle économique et social.

SITARAIL a fait l’objet il y a quelques mois, d’accusations au Burkina Faso, où ‘’Le consortium Burkina 2050’’, a remis en cause la CCR (Convention de concession révisée). Quelle est la situation aujourd’hui ?

Concernant la Convention de concession révisée (CCR), après une période de négociations entamées depuis mai 2014, afin de définir les modalités d’une restructuration profonde du réseau ferré, les autorités burkinabè, ivoiriennes et SITARAIL ont effectivement procédé, en 2017, à la signature officielle de la CCR dont la mise en œuvre vise à augmenter l’attractivité et les performances de notre réseau.

A la différence de la précédente convention, la CCR a l’avantage d’étendre les responsabilités de SITARAIL dans le développement, la modernisation et la maintenance des infrastructures et du matériel.

Dans le cadre de cette convention, SITARAIL a investi entre 2016 et 2021, plus de 45 milliards de FCFA dans le cadre de son programme d’investissement pour la modernisation de ses infrastructures et ses équipements de maintenance (PRI), afin d’améliorer la qualité du service ferroviaire. A titre d’exemple, grâce à ces investissements, le parc de matériel fonctionnel de SITARAIL est passé de 8 locomotives en 1995, à 29 en 2021, et de moins de 600 wagons à plus de 1000 sur la même période. Par ailleurs, 40 km de voie ont été réhabilités ou construits, ainsi que 24 gares réhabilitées sur l’ensemble du réseau, entre 2010 et 2021.

Certaines sources font cas du rachat, par le groupe Bolloré, de l’Office national de la sécurité routière (ONASER) via la société Afrique pesage qui serait une filiale de Bolloré Transport & Logistics au Burkina Faso. Quel commentaire en faites-vous ?

Ces allégations sont sans fondement. Certes, dans le cadre de nos activités de transport et logistique, nous collaborons d’office avec ces institutions qui assurent le contrôle et la régulation du trafic routier, tout comme les autres acteurs de ce secteur. Cependant, il n’existe aucun lien entre Bolloré Transport & Logistics et la société Afrique pesage.

Le Groupe Bolloré a signé, le 31 mars 2022, un contrat avec le groupe MSC prévoyant la cession de 100% de Bolloré AfricaLogistics. Quel sera l’impact de cette cession sur les activités ferroviaires au Burkina Faso et sur les emplois des travailleurs ?

Le projet du groupe MSC est de conserver Bolloré AfricaLogistics comme une entité autonome, maintenir l’organisation actuelle et bien entendu les emplois. Tous les accords et engagements pris par le groupe Bolloré vis-à-vis de ses clients, partenaires étatiques et privés seront maintenus et exécutés tels que conclus. Pour ce qui est du réseau ferroviaire Abidjan – Ouagadougou, ce sont les mêmes équipes et employés de SITARAIL qui vont continuer à opérer le chemin de fer entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. En réalité, dans ce projet, seul l’actionnaire change. Il n’aurait pas de conséquences sur SITARAIL. La totalité des infrastructures et des biens nécessaires à l’activité restent toujours la propriété des Etats, quelle que soit l’entité opérationnelle en charge de les gérer pour la durée convenue avec les Etats. En tout état de cause, SITARAIL réaffirme son engagement aux côtés de l’Afrique à travers la mise en œuvre et le déploiement de solutions logistiques pour accompagner les projets partout sur le continent en vue de son développement.

Correspondance particulière