Le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré a procédé le samedi 30 novembre 2024, à l’inauguration officielle de l’usine de transformation de tomate de Bobo-Dioulasso. Selon les acteurs de la filière tomate, cette infrastructure vient à point nommé car elle fait renaitre l’espoir.
Des champs de tomate de Leguema au marché de fruits et légumes de Bobo-Dioulasso en passant par la Coopérative des producteurs, des commerçants et des transporteurs de fruits et légumes du Burkina Faso, tous les acteurs rencontrés se réjouissent de l’ouverture de l’usine de transformation de tomate à Bobo-Dioulasso. “L’ouverture de l’usine fait le bonheur de tous, en commençant par les producteurs aux commerçants”, nous fait comprendre Awa Sanou, Présidente de la Coopérative des producteurs, des commerçants et des transporteurs de fruits et légumes du Burkina Faso. Pour elle, cette joie s’explique par le fait des dégâts observés durant les périodes d’abondance de la tomate. « Nous constatons plusieurs dégâts pendant la période de tomate que ce soit dans les champs ou au marché chez les revendeurs dus aux méventes. Mais maintenant avec l’usine, cela devient un mauvais souvenir. Aussi, grâce à l’usine nos enfants auront du boulot, chose qui va réduire le chômage. Nous prions Dieu pour que le nombre d’usine se multiplient au Burkina car cela mettra fin à plusieurs maux. La vision que le Président actuel a pour le pays, si elle existait bien avant lui, aujourd’hui notre pays était développé. Mais ce n’est pas grave, chaque chose à son temps, nous prions que Dieu lui donne une longue vie dans la santé pour qu’il puisse mener à bien son travail. Aussi, que les jeunes prennent l’exemple du Président, qu’ils laissent la paresse et travaillent avec acharnement pour un Burkina meilleur », conseille-t-elle
Des vendeuses jubilent
Ramatou Traoré, vendeuse de tomate au marché de fruits et légumes de Bobo-Dioulasso est dans une joie incommensurable. « L’ouverture de l’usine me rend très heureuse puisque cela diminuera un peu nos peines. Il y a des moments où nous faisons des méventes mais avec l’usine nous pourrions remédier à cette situation. En effet, la mévente engendre d’énormes problèmes comme le pourrissement et pour éviter cela, nous sommes souvent obligés de donner nos marchandises à crédit et rarement nos créanciers nous remboursent. « Avec l’usine nous pouvons dire à Dieu à nos problèmes. » Même son de cloche chez Fatimata Sanou, également vendeuse de tomate dans le même marché. Pour elle cela fait longtemps qu’elle est dans la vente des tomates. Depuis même avant la destruction du grand marché de Bobo et voilà maintenant que nous sommes installés au marché de Léguéma. L’ouverture de l’usine de transformation de tomate nous rend heureux et nous tenons d’abord à remercier Dieu et ensuite le Président du Faso pour ce très bel accomplissement. »
“Nous voulons juste des semences de qualité à bon prix”
Après le marché de fruits et légumes de Bobo-Dioulasso, nous retrouvons Adama Sanou, Président de la coopérative Kibiwordia. Au nom des membres de sa coopérative, ce dernier demande juste des intrants de qualité et à prix abordable pour que lui et ses paires puissent produire en quantité et en qualité pour approvisionner l’usine. «Cela fait 5 ans que je produis de la tomate. En tant que producteur je me dis que cette usine est la bienvenue parce qu’on avait de sérieux problèmes pour l’écoulement de la tomate. Comme c’est une denrée périssable, à chaque fois que nous produisons, nous étions obligés de brader la spéculation parce qu’on ne peut pas conserver. Nous pouvons produire 3 à 4 tonnes à l’hectare mais l’écoulement devient un problème et pourtant c’est un produit périssable. Désormais avec l’usine, je peux dire que cela nous encourage à produire davantage et même à surproduire », a- t- il fait comprendre. Dans la même lancée, il affirme que, « ce sont souvent nos sœurs de leguemalôgô qui parviennent à nous écouler les récoltes. Mais lorsqu’elles sont surplombées, nous n’avons pas d’autres choix que de laisser pourrir. Parfois d’autres producteurs préfèrent laisser la tomate pourrir dans le champ que d’aller vendre à perte sur le marché”. Se prononçant sur l’ouverture de l’usine, Adama Sanou lance un appel aux plus hautes autorités du pays. « Pour qu’il y ait la tomate en abondance à chaque saison, nous suggérons au gouvernement de subventionner les forages parce que nous sommes confrontés à un manque d’eau à une certaine période de l’année, lorsque le marigot tarit. Aussi, nous souhaitons que les autorités revoient le cas des intrants surtout au niveau du prix, de la qualité mais aussi de la quantité. En ajout à nos doléances, nous souhaiterions bénéficier plus d’encadrement et de conseils pratiques pour une plus-value de nos productions », a souhaité Adama Sanou.
Aymeric KANI