Transition politique : le Capitaine Ibrahim Traoré à l’épreuve du pouvoir !

Certainement que si le président Capitaine Ibrahim Traoré savait que des Burkinabè refuseraient de l’accompagner dans la lutte contre le terrorisme et la sauvegarde de leur pays qu’ils aiment pourtant, il n’aurait pas accepté d’être président de cette transition-là. Mais, s’il a accepté alors qu’il assume et qu’il aille jusqu’au bout. Mais, cela passe par rassembler les Burkinabè autour de lui. Disons-le bien : rassembler l’ensemble des Burkinabè (quand bien même cela est utopique). Comme lui et ses camarades peuvent le constater, conquérir un pouvoir et le gérer, surtout dans le contexte actuel du Burkina Faso, n’est pas chose aisée.

En effet, à sa prise de pouvoir nous n’avions eu cesse de demander au jeune Capitaine président, porté par la rue, de discipliner ses partisans. Qui, durant trois jours, ont paralysé les grandes villes du pays et contribué ainsi à ralentir une économie qui ne se portait, déjà, pas bien. Mais, les partisans du président, dopés par l’arrivée d’un jeune Capitaine au pouvoir et qui a des allures de Thomas Sankara (qu’ils ne connaissent même pas) ont persisté quelque temps après à travers plusieurs manifestations aussi incongrues et irresponsables les unes que les autres.

A Ouagadougou, il a fallu de peu pour que des affrontements meurtriers n’aient pas eu lieu entre des manifestants et des bouchers. Timides ont été les réactions et les appels à la modération. Si bien que les soutiens, non pas parfois à la transition mais à la personne du président Ibrahim Traoré, se sont multipliés et ont pris une autre tournure. En se déportant sur les réseaux sociaux à travers des menaces contre tous ceux qui ne sont pas du même point de vue que ceux qui soutiennent Ibrahim Traoré. Là encore, les réactions et les mises en garde ont été timides. Malgré les appels au meurtre faits par des personnes bien connues et identifiées, celles-ci n’ont nullement été inquiétées.

Aujourd’hui, les contradictions se déroulent sur les réseaux sociaux et dans certains médias à travers des débats et des déclarations dont de nombreux soutiens du président ne sont pas à la hauteur du niveau. Si bien qu’on est en train de tendre vers un président qui risque d’être fragilisé, dans les mois à venir, dans l’opinion publique intellectuelle. La classe politique et les organisations de la société civile dont les activités ont été suspendues il y a maintenant trois mois ne peuvent plus rester longtemps dans le silence. Et comme ils ne sont pas associés au processus de la transition, il est sûr qu’ils trouveront un créneau pour se faire entendre. La presse, qu’on veut régenter, ne se laissera certainement pas museler même si on ne l’invite pas à certaines activités.

Face à tout cela, il est donc temps pour le président Ibrahim Traoré de desserrer un peu l’étau en décrispant la situation socio-politique. S’il veut bénéficier d’un véritable soutien. Il en est le premier bénéficiaire. Les Burkinabè veulent que la transition réussite à pacifier leur pays et à refonder la gouvernance. C’est tout !

Dabaoué Audrianne KANI

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