Sorti bredouille des élections législatives du 22 novembre 2020, l’Union pour la République (UPR) de Me Abel Toussaint Coulibaly, n’en demeure pas moins un parti de la mouvance présidentielle. C’est le sens que l’on donner à la longue déclaration de soutien au président du Faso réélu et au nouveau gouvernement. Lisez ci-dessous !
Notre pays le Burkina Faso vient de sortir de deux élections couplées dont les résultats sont sans appel. En effet le Président Roch Marc Christian KABORE a été brillamment réélu (mieux qu’en 2015). Cela démontre qu’avec l’exercice du pouvoir en cinq (05) ans la confiance entre les Burkinabè et lui s’est renforcée. Par ailleurs les élections législatives ont donné des résultats qui confortent la majorité Présidentielle. Nous tenons à féliciter son excellence Monsieur le Président du Faso pour sa réélection et l’ensemble des députés pour les mandats obtenus.
Fort de cette confiance renouvelée, le chef de l’état n’a pas tardé à dérouler le programme pour lequel il a été plébiscité dès le premier tour. Nous assurons le Premier Ministre et l’ensemble de son gouvernement de notre soutien constant.
Certes, notre parti, l’Union Pour la République n’a cette fois-ci pas obtenu de siège de député mais cela ne nous dispense pas d’apporter notre part contributive quelque soit la forme pour peu qu’elle soit en phase avec les orientations données par le Président du Faso et l’intérêt de notre pays. Pour ce faire nous continuerons à donner nos avis sur les sujets d’intérêt National que cet avis soit requis ou non.
Nous sommes 20 millions d’habitants au Burkina Faso et l’on ne peut pas se résoudre à croiser les bras sous prétexte que l’on n’est pas élu ou que l’on n’a pas de responsabilité particulière.
La constitution impose à chacun de nous (égaux en droit et en devoir) d’apporter notre contribution aussi modeste soit-elle à l’œuvre d’édification de la nation. C’est pour cela que nous donnons notre appréciation de la réconciliation nationale l’une des priorités du Président KABORE.
Quand on pose la question de savoir quelles sont vos priorités au Burkinabè lambda la paix revient comme priorité chez la très grande majorité d’entre eux parmi les deux premières priorités “on veut la paix” entendons-nous ainsi par-ci-par-là. La sécurité restant le premier de leurs vœux. Sécurité et paix étant par ailleurs deux faces d’une même médaille.
Le chef de l’état qui est un gouvernement coute de son peuple et conscient que c’est l’une des conditions sinon la condition pour la mise en œuvre sereine des autres points de son programme en a fait la priorité pour son nouveau quinquennat. Quand nous entendons des personnes remettre en cause la très salutaire décision de créer auprès de lui-même un Ministère de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, je me demande quels sont ces compatriotes qui préfèrent le Burkina Faso divisé et quel intérêt tirent-ils de cette division? Un sage d’Afrique disait “la paix ce n’est pas un mot c’est un comportement”. L’on pourrait dire dans notre cas “la paix ce ne sont pas des paroles mais des actes”
Le Président du Faso a posé un acte fort en appelant l’ex chef de file de l’opposition à ses côtés pour mettre en œuvre ensemble la réconciliation nationale.
Il démontre ainsi s’il en était encore besoin ses qualités d’homme d’état, de rassembleur et d’homme de paix. Si l’Allemagne s’est stabilisé depuis plusieurs années c’est parce qu’au moment où elle aurait pu être instable les deux forces politiques qui étaient opposées se sont unis pour gouverner ensemble le pays. En Israël il en a été de même pour que le pays garde son influence dans le monde.
Pourquoi voudriez-vous que les Burkinabè soient constitués en groupes irréconciliables ? Ceux qui ont pris les armes pour tuer des Burkinabè sont eux-mêmes pour la plupart des Burkinabè même s’ils sont terroristes.
Tous ceux là font partie à mon avis du vaste chantier de la réconciliation nationale. Quand ces terroristes n’auront plus de complices dans les villages parce que ceux-ci sont engagés dans le processus global de réconciliation nationale le terrorisme perdra progressivement des adeptes et s’estompera de lui-même. Nous ne voyons pas la réconciliation comme une affaire de quelques leaders politiques mais bien au-delà.
Le Président Roch Marc Christian KABORE donne l’occasion au peuple Burkinabè de se réconcilier avec lui-même et nous devons tous être dans cette dynamique nouvelle.
Quand l’ex chef de file de l’opposition et son parti politique quittent l’opposition pour rejoindre la majorité ce n’est pas une question de gâteau à partager ou aller à soupe comme disent certains. Contrairement à ce que l’on peut entendre servir son pays à ce niveau c’est surtout des insomnies pour la cause commune.
D’un côté l’appel du chef de l’état et de l’autre la réponse positive de l’ex opposant est dans l’intérêt supérieur du Burkina Faso. Il n’est plus question pour qui que ce soit de chercher à protéger sa situation individuelle ou les intérêts d’un groupe mais les intérêts du pays.
Nous sommes convaincus avec le chef de l’état que c’est en protégeant l’intérêt général que les intérêts individuels seront garantis et pas le contraire. Le Président candidat l’avait promis et le Président élu en fait son premier acte fort conformément à la promesse qu’il avait faite. Saluons cette hauteur de vue et engageons nous résolument pour jouer notre partition en désarmant nos cœurs à travers nos prises de positions qui contrastent avec la volonté politique. Même si ce n’est qu’une minorité qui semble ramer à contre-courant cette minorité est tout aussi concernée par le processus que tous les Burkinabè. Ce, pourquoi notre interpellation est particulièrement à l’endroit de ces septiques qui attendent de voir. C’est la responsabilité de toute une génération qui est engagée sur cette question de la réconciliation car elle a été au-devant de la scène politique depuis plusieurs décennies.
C’est pourquoi, nul ne doit attendre de voir mais plutôt nous devons tous être actifs chacun à son niveau pour qu’en fin la réconciliation soit une réalité dans notre pays. Que les étapes qui doivent être franchies le soient mais l’essentiel est qu’au bout il y’aie une vraie réconciliation. Nous n’avons pas le droit de transmettre ce passif à une autre génération sinon nous aurons failli à notre devoir par égoïsme.
Des Burkinabè se plaisent à citer certains pays comme exemple de développement en Afrique. Qu’à cela ne tienne ce sont aussi des exemples de réconciliation qui ont permis à ces pays de se consacrer aux chantiers de développement dans la paix.
Le Burkina Faso n’est pas fondamentalement différent de ces pays. Nous devons assumer notre histoire sans compromettre l’avenir d’autres générations en trainant avec nous un passif dont ils ne sont pas comptables.
Avec l’avènement pour la première fois dans l’histoire de notre pays d’un Ministère en charge de la question la bonne formule ne devrait pas être difficile à trouver pour parvenir à un format Burkinabè de la réconciliation. Il ne s’agira certainement pas d’occulter quoique ce soit car, ailleurs également rien n’a été occulté mais l’on est parvenu à la réconciliation pour ensemble amorcer le développement en surmontant tous les obstacles qui se dressaient sur le parcours pour y parvenir.
C’est de cela qu’il s’agit à notre sens. Les préjugés ne doivent pas avoir leurs places dans un tel processus. Pour notre part nous faisons entièrement confiance au Président KABORE et au Ministre d’Etat DIABRE pour conduire avec succès la réconciliation Nationale et la cohésion sociale.
Reste aux autres acteurs concernés au-delà de leurs cas personnels de voir l’ensemble qu’est le Burkina Faso et l’avenir des générations futures sans préjudice de celle présente. Nous espérons tous que nous aurons la force et la clairvoyance de nous surpasser pour que l’histoire retienne que sans exception nous avons été chacun à son niveau acteur de la réconciliation des Burkinabè avec eux-mêmes et avec leur histoire récente. En tout état de cause nous sommes « condamnés » à nous réconcilier pour le passé, le présent et l’avenir de notre cher pays.
Tout autre scenario s’apparenterait à un échec collectif de toute une génération. Ce qu’aucun Burkinabè ne souhaite évidemment. Quand les filles et fils de ce pays décident d’aller dans une direction ils se sont toujours donner les moyens d’atteindre leur destination. Il en sera une fois de plus ainsi je l’espère pour la réconciliation nationale afin de consacrer les énergies au développement du pays.
Il y a un temps pour chaque épisode de la vie d’une nation. L’erreur qu’il ne faut pas commettre c’est de ressasser le passé à souhait pendant que nous devrions passer à un autre épisode. La haine, la rancune, le sectarisme, la discrimination, la stigmatisation et le communautarisme n’ont jamais été nulle part des leviers de développement. Mieux, ils aliènent tous les efforts qui sont faits pour sortir le pays de l’ornière.
Nous osons espérer que l’égoïsme chronique de certains feront place à la solidarité nationale parce que le moment est venu de par la volonté politique d’agir autrement. Notre parti l’UPR a toujours pris la parole pour donner son point de vue sur les grandes questions qui concernent le pays dans son ensemble. Nous n’avons pas systématiquement eu raison mais nous avons rarement eu tort de nous prononcer parce que nous le faisons dans le seul intérêt commun.
Vivement que chaque Burkinabè fasse de la réconciliation nationale une priorité à l’instar du chef de l’Etat garant de l’unité nationale.
Que ceux qui classent nos compatriotes en pro et anti sachent que désormais ce temps est révolu et que l’on ne doit raisonner qu’en filles et fils d’un pays où des problèmes sont survenus, des torts ont été causés et qu’un processus est engagé pour se pardonner et repartir tous unis pour la prospérité du pays et de ses habitants.
Ouagadougou le 14 janvier 2021
Pour le Bureau Exécutif National
Le Président
Maitre Toussaint Abel COULIBALY
Commandeur de l’Ordre national