Vente de la bière de sorgho ou « tchapalo » : « Ce métier me permet de prendre ma famille en charge »

Dans la ville de Bobo-Dioulasso, la préparation artisanale de la bière de sorgho autrement appelé «dolo» ou encore «tchapalo» est de plus en plus mise en valeur et semble bien nourrir son homme. Constat ce mardi 22 octobre 2022 au secteur 21 !

La bière locale est une boisson alcoolisée de façon traditionnelle brassée par de nombreuses personnes, notamment les femmes. Elle est éminemment culturelle car elle est présente aussi bien dans la vie quotidienne que dans les occasions exceptionnelles. Sa préparation est considérée comme un processus de cuisson qui passe par des étapes. Alphonsine Traoré est dolotière. Elle nous explique ces étapes de transformation.

Le maltage du sorgho

C’est la première étape de fabrication de la bière. C’est une action de transformation du sorgho en malt. «Le sorgho est trempé dans de l’eau avant d’être mis en germination sur des toiles plastiques. Il est humidifié deux fois par jour en recouvrant les grains de façon à conserver l’humidité. Dès que les grains laissent apparaître un germe, on l’étale au soleil pour que la chaleur fasse cesser cette germination. Après une journée de séchage, les grains séchés (qui constituent le malt) sont écrasés le lendemain », dit-elle.

Le brassage

Ici débute la transformation en question.  «Après l’avoir écrasé, le mélange commence. On trempe la poudre obtenue dans de l’eau, puis on ajoute de la glu (liquide gluant à base de tige de gombo par exemple). On fait cuire ce mélange plusieurs fois sur des feux de puissance variable. Après cuisson, on le filtre pour obtenir un liquide rouge qu’on laisse refroidir. Une fois ce liquide refroidi, on l’ensemence avec de la levure sèche pour la fermentation», explique-t-elle.

Alphonsine Traoré est dans ce métier depuis le bas âge. Mère de famille aujourd’hui, elle s’occupe de sa famille grâce à la vente de son dolo. « J’ai appris la préparation du « tchapalo » étant toute petite. Je le faisais d’abord avec ma mère. On était aux encablures de la SNC en son temps. Aujourd’hui, ce métier me permet de faire mes dépenses et de prendre ma famille en charge », témoigne-t-elle.  Le dolo de Alphonsine semble particulier pour ses clients fidèles qui le trouvent délicieux. « Je bois dans ce tchapalodrome il y a des années. Son dolo est très délicieux. Je peux boire plus de 4 litres par jours sans me saouler », avoue Christian Sanou un de ses clients. « Si je bois, j’oublie tous mes soucis », ajoute-t-il.

Tout travail a ses difficultés. Les difficultés rencontrées par Alphonsine Traoré sont entre autres, « la cherté du mil ainsi que des fagots de bois ». La consommation de cette bière prend de plus en plus d’ampleur. Ainsi il risque d’avoir la concurrence sur le marché entre la bière industrielle et celle locale.

Fatimata TRAORE/ Stagiaire