Novembre, période de fraicheur. C’est le moment où les vendeurs de pull-over ou autres vêtements de protection contre le froid se manifestent le plus. Le 24 novembre 2022, le groupe « action » a pu consulter le marché de ces articles. Constat fait aux alentours du grand marché de Bobo-Dioulasso.
Il est 15 heures lorsque nous arrivons dans le magasin de vente de friperie de Ismaël Tapsoba. Ledit magasin se trouve à l’ouest du marché central de Bobo. Une fois sur les lieux, le passage se négocie. Les vêtements en vente occupent tout l’espace et côtoient même le bitume.
Entre les pull-overs accrochés çà et là, et l’odeur caractéristique que dégagent les friperies, nous apercevons Ismaël Tapsoba. Il est avec des camarades, se tournant presque le pouce. Il nous dira plus tard que la majorité de ses clients arrachent ses articles en début de matinée. Donc dans l’après-midi le plus souvent, « on se la coule douce », ironise-t-il. Après quelques minutes d’échange, Ismaël Tapsoba soutient que le marché est « passable ». L’affluence est moindre par rapport à l’année précédente, dit-il.
Notre vendeur de friperie accuse la situation sécuritaire d’en être la cause. Il dit que beaucoup de leurs clients, prennent des articles chez eux à des prix de grossistes pour les revendre en détails dans les zones rurales aux alentours de Bobo-Dioulasso. Mais avec la situation sécuritaire actuelle, ces clients ne viennent plus comme avant. Malgré tout, à l’entendre, il gagne de quoi subvenir à ses besoins.
Les prix en fonction du modèle
De 3000 Fcfa à 11000 Fcfa, c’est le prix minimum et maximum auquel Ismaël Tapsoba vend ses pull-overs. Pour lui, ce sont les circonstances qui l’imposent. Puisque le prix se fixe en fonction de la qualité.
A cela il faut ajouter la diminution de la quantité des balles de friperies disponible lors du ravitaillement. Selon lui, la situation sociopolitique dans les pays étrangers, d’où proviennent ces friperies, justifie cela. Abdoul Aziz Sana est également un vendeur de friperie. Son magasin se trouve juste à un jet de pierre de celui de Ismaël Tapsoba. A l’écouter lui aussi, c’est à croire qu’ils se sont passé le mot.
Les prix de vente des articles sont quasiment les mêmes, à quelques Fcfa près. Une remarque qu’on n’a pas manqué de lui faire. Avec un sourire au coin de la bouche, il soutient que c’est normal, puisque les marchandises proviennent du même endroit. A savoir le Ghana. Notre second vendeur visiblement pressé, s’apprête à se rendre à la mosquée, nous lance que le marché est « molo molo », avant de prendre congé de nous.
« C’est la période de froid, nous n’avons pas le choix »
De loin, nous apercevons un client qui échange avec un autre vendeur. Nous l’abordons et celui-ci se présente. « Bakary Sirima, enseignant à Banfora ». De à Bobo-Dioulasso pour des raisons administratives, Il profite pour se ravitailler en vêtements de protection contre le froid. Lui ce sont les modèles avec des bonnets incorporés qu’il préfère. Il affirme qu’il est prêt à injecter au plus, 3000 Fcfa pour un pull-over, d’autant plus que ce sont des « secondes mains ».
Mais ce soir, il repartira les mains vides. Les modèles disponibles ne « font pas son affaire ». Sur sa moto, sac au dos, direction Banfora. Minata Sanou, une autre cliente est par contre satisfaite. Elle vient de Darsalamy à 15km de Bobo pour se procurer des vêtements contre le froid . « Il fait froid donc on vient acheter des pull-overs pour se protéger », dit-elle.
Dame Minata repart avec son article moyennant 3000 Fcfa. Une somme qu’elle ne regrette pas d’avoir dépensé. Même si elle la trouve un peu élevé pour ce qu’elle vient de payer. « Mais comment allons-nous faire ? on n’a pas le choix. Si on a de petites économies de côté, en période de froid, on cherche des vêtements pour se protéger ». Quoi qu’il en soit en période de fraicheur, il faut reconnaitre que les vendeurs de vêtement de protection contre le froid font de bonnes affaires.