Vérité relative : La location d’un avion est-elle plus bénéfique à l’Etat ?

Depuis septembre 2019, le président burkinabè n’a plus voyagé à bord du Pic du Nahouri. L’entretien de cet appareil jugé trop cher, justifie la location d’avions chaque fois que le président Roch effectue un voyage officiel.  De type Boeing 717, le Pic du Nahouri serait un vieux model qui nécessite beaucoup de moyens pour sa maintenance. Du coup, l’entourage du président ne l’encourage pas à voyager à bord de cet appareil acquis en 2005. De retour du Mali en février 2016, le président du Faso a été plus que clair, quant à l’achat d’un nouvel avion. « Je peux vous assurer qu’au regard du contexte du Burkina Faso, vous pouvez compter sur moi pour ne pas engager des frais de prestige pour le président du Faso ». Le président Roch Marc Christian Kaboré a plus urgent que l’achat d’un avion. Un budget de 6 milliards prévu pour l’achat d’un avion en 2019 a même été annulé pour faire face à d’autres besoins.  Depuis lors donc, tous les voyages officiels du président du Faso sont faits à bord d’un avion loué. Car le Pic du Nahouri est stationné dans un coin de l’aéroport international de Ouagadougou au plaisir de la poussière, n’est plus indiqué à cet effet. Pendant combien de temps, le président burkinabè va-t-il se déplacer dans un avion loué ? Combien coûte la location d’un avion, surtout pour un client chef d’Etat ? Le Burkina économise-t-il ainsi ?

Si la location d’un voyage coûte par exemple une dizaine de millions. Combien les voyages du président coûteront à l’Etat en une année ? Combien le budget national va-t-il débourser pendant les 5 ans de mandat ? Sans faire un calcul exhaustif, disons qu’il sera plus bénéfique d’avoir un avion propre à l’Etat que de demeurer dans la location. Malgré les multiples priorités auxquelles l’Etat doit faire face. Nous sommes certes un pays pauvre avec ses réalités. Mais quand des individus de part leur fonction peuvent détourner des millions, alors que des écoles, des centres de santé et autres infrastructures manquent, il y a de quoi ne pas comprendre certaines options des dirigeants. Sous la Révolution (un Etat d’exception), le président Thomas Sankara voyageait avec ses amis présidents d’autres pays. Il le faisait avec fierté, car il avait travaillé de sorte que son peuple vive en fonction de ses moyens. Mais que des gens pillent des deniers publics et que notre président continue de voyager à bord d’un avion loué, il y a de quoi s’offusquer. A quand donc une solution durable ?

Souro DAO/daosouro@yahoo.fr