Ouagadougou a abrité le vendredi 3 février 2023, un atelier de partage de résultats d’enquêtes de l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) de l’Université Joseph Ki-Zerbo en collaboration avec l’ONG Jhpiego au profit des membres de l’Association des journalistes et communicateurs en population et développement (AJC/PD).
Le projet Performance monitoring for action (PMA) Burkina Faso a réalisé des enquêtes annuelles sur toute l’étendue du territoire national sur la Planification familiale (PF) et les Violences faites aux femmes et aux filles (VFF). C’était au cours des années 2020 à 2022. L’enquête sur la PF (Phase 3 ou 9e vague de collecte) s’est déroulée de décembre 2021 à mars 2022 sur l’étendue du territoire nationale. Elle a concerné un échantillon de 5 695 ménages, 6 590 femmes âgées de 15-49 ans et 234 sites de prestations de santé. La collecte des données sur les VFF, a été réalisée entre décembre 2020 et mars 2021. Cette collecte a pris en compte environ 7 000 femmes âgées de 15-49 ans réparties sur toute l’étendue du territoire national.
Selon l’équipe de recherche, entre 2014 (date de la mise en œuvre de la PMA) et février 2022, le taux de prévalence contraceptive moderne national est passé de 32% à 16% ; le taux de prévalence chez les femmes en union, de 2017 à 2022, en milieu urbain, tourne autour de 40%. Et l’implant est la méthode contraceptive la plus utilisée. Tandis que chez les femmes non-mariées sexuellement actives, c’est le condom masculin. Le directeur adjoint de l’ISSP, Dr Georges Guiella, a précisé que « seulement 42% des femmes âgées de 15-49 ans, qui utilisent la Planification familiale (PF), ont bénéficié d’un counseling complet ».
De la communication du module sur les Violences faites aux femmes et aux filles (VFF), l’on retient que « chez les femmes en âge de procréer, 25,7% ont subi des Violences entre partenaires intimes (VPI) et 16,2% des violences au sein de leurs ménages, l’année dernière. 9,4% ont subi des VPI physiques/sexuelles et 2,2% des violences physiques/sexuelles au sein du ménage ». Selon Fiacre Bazié, membre de l’équipe de recherche de la plateforme PMA, les ressources d’aide formelles comme la Police, le corps médical, les conseillers juridiques, les programmes d’aide aux survivantes de violences et les organisations de services sociaux, n’ont pas été utilisées par la plupart des femmes. Ces problèmes domestiques, selon Dr Georges Guiella, posent un problème de développement parce que dans les ménages où il y a la violence, l’éducation des enfants pose problème.
Jules TIENDREBEOGO