Le ministre d’Etat, ministre auprès du Président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Zéphirin Diabré a animé un point de presse sur la réconciliation nationale le 04 mars 2021 au Service d’information du gouvernement (SIG). C’était en présence du ministre de la Communication, des relations avec le parlement, porte parole du gouvernement, Ousséni Tamboura.
Le ministre d’Etat, ministre auprès du Président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Zéphirin Diabré était dans l’espace du rendez vous du gouvernement avec la presse. 1ère du genre depuis sa nomination en janvier dernier, le ministre est revenu sur les missions de son département et les stratégies adoptées pour les atteindre. À l’entame de ses propos, il a indiqué que la question de la réconciliation nationale qui est une grande priorité pour le Président du Faso tire sa justification dans un passé récent et lointain de l’histoire opposant des Burkinabè entre eux, soit des Burkinabè avec leur Etat. Pour lui, la création de son ministère ouvre la voie à une 3ème tentative pour régler définitivement le problème afin que le Burkina Faso puisse repartir sur de nouvelles bases. Après avoir rappelé ses missions, Zéphirin Diabré a confié que cette réconciliation qui se veut participatif ne se limite pas à l’aspect sociopolitique uniquement. C’est dans cette optique que son département prévoit des concertations locales afin de recueillir les avis et les conseils du public pour accomplir ses missions.
Quatre catégories
Il a aussi fait savoir que la liste des problèmes qui appellent à la réconciliation au Burkina Faso est longue et c’est la résolution de l’ensemble de ces problèmes qui va contribuer à une véritable réconciliation nationale dans notre pays. Ces problèmes ont été regroupés en 4 catégories. Il s’agit d’abord des problèmes liés à la politique qui comportent 145 dossiers de crimes de sang et 106 dossiers de cas qui touchent à l’intégrité physique. Ensuite des panoplies des conflits communautaires qui ont endeuillé et qui continuent d’endeuiller le pays et qui comportent 169 conflits communautaires, 1671 conflits liés au foncier, 33 conflits interreligieux et 67 conflits liés aux politiques locales ; et également des problèmes liés à la situation de terrorisme. Enfin, des accords conflictuels entre l’Etat et ses administrés depuis 1960.
Les conditions du retour
Concernant le terrorisme, le ministre a laissé entendre qu’il est du devoir du pays de ramener ses enfants qui ont pris les armes contre lui et il invite la population à les pardonner et à les accueillir. Il ne s’agit pas ici selon lui de négocier avec les terroristes. «Toutes les guerres se terminent toujours par des négociations mais nous ne négocions pas et ne négocierons pas avec les terroristes. Nos enfants ont été manipulés et instrumentalisés sur la base de plusieurs frustrations. Ce sont des choses qui peuvent être réglées », déclare t-il. Pour ce qui est du retour des exilés, le ministre de la réconciliation nationale a rassuré que cette question est gérée. «Nous allons les recenser et échanger pour voir quelles sont les conditions de leur retour. S’il y a des gens qui veulent revenir, nous leur donnons les conditions dans lesquelles ils peuvent revenir et ce sont des conditions qu’ils doivent connaître à l’avance. Il faut être sûr que ça ne sera pas une prime à l’impunité».
Aïcha TRAORE