Retrait de parcelle à Pazani, l’Etat ne s’est pas assumé

Comme pour mettre les deux protagonistes deux-à-dos, l’Etat burkinabé a décidé en conseil des ministres de s’approprier la parcelle litigieuse à Pazani sur laquelle, une mosquée construite a été démolie. De cette façon, le gouvernement n’a fait que résoudre un problème ponctuel. Car, ce genre de situation aurait pu se produire bien avant. Mieux, il n’est pas exclu que très prochainement on assiste à pareille situation. Car, dans la gestion du foncier, les gouvernements qui se sont succédés au Burkina Faso depuis des années ont été tellement laxistes que chacun fait ce qu’il veut. En oubliant que les questions foncières sont si délicates que l’Etat devait prendre très tôt toutes ses responsabilités. Afin de nous éviter cette grosse bombe qui plane aujourd’hui sur la tête de tout le monde.

En ville comme en campagne, chacun construit ce qu’il veut, là où il veut. Au vu et au su de l’autorité ; en violation flagrante des textes en matière d’aménagement du territoire et de construction. Comment se fait-il que des parcelles à usage d’habitation soient transformées en lieu de culte (mosquées, églises, temples, …) ou en magasins ? Et ce, au beau milieu des habitations. Si ce n’est pas avec la complicité de l’administration (qui a laissé faire), cela ne devrait pas être possible. Des usines sont aujourd’hui construites dans des zones d’habitation avec tout ce que cela comporte comme désagréments. Des espaces devant abriter des écoles ou des centres de formation ont été transformés en lieu de culte. Et l’Etat ne dit rien. En s’appropriant la parcelle litigieuse de Pazani, il a tout simplement fui ses responsabilités qui devraient être le respect de la loi. L’Etat ne gère pas des questions à l’amiable ni par compromission ni par consensus. Mais, dans le strict respect de la loi. Car, c’est dans cette même loi que se trouve sa force. C’est au regard de cette loi que les citoyens se soumettent à son autorité. Au cas contraire, il devient faible. Et cela pourrait être le cas de l’Etat burkinabé très prochainement, s’il ne l’est pas déjà.

Au Burkina Faso, dans les villes comme en campagne, les lieux de culte sont plus nombreux que les écoles et les centres de formation professionnelle. Mais apparemment, l’Etat ne s’en inquiète pas. Plusieurs de ces lieux de culte sont construits sans aucune autorisation. Si bien que dans un rayon d’un kilomètre carré, on peut y avoir à la fois plusieurs mosquées, églises et temples. A l’image de la classe politique divisée sur des idéologies qui n’existent même plus, les sages des religions ne sont toujours pas sur les mêmes longueurs d’ondes. Surtout en matière de compréhension de ce qui devait être leur point commun.

Bref, l’Etat burkinabé a intérêt à s’assumer davantage. De manière à éviter que les citoyens n’en viennent à se rendre justice par eux-mêmes. Le citoyen, c’est aussi celui qui respecte les règles de la vie dans une communauté donnée.

Dabaoué Audrianne KANI

 

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