Tout le monde (sauf leurs partisans zélés) leur a dit de laisser tomber leur affaire de troisième mandat. Mais, ils ont fait la sourde oreille malgré les bruits des sirènes dès qu’ils ont décidé chacun de déposer sa candidature. Depuis, en Côte d’Ivoire et en Guinée, la paix est en pointillés. Avant la campagne, des manifestations ont fait des morts. Pendant la campagne, elles ont encore fait des morts. En Guinée Conakry, la publication (même provisoire) des résultats fait des morts. EN Côte d’Ivoire, il n’est pas exclu qu’après l’élection (si toutefois elle a lieu) il y ait aussi des morts. Quant aux dégâts matériels, dans l’un ou l’autre pays, ils sont énormes. Malgré tout, les deux chefs d’Etat restent intraitables. Ce qui est surprenant, c’est le silence coupable de la communauté sous-régionale, régionale et internationale. Quelle dignité peut avoir un chef d’Etat d’arriver ou de rester au pouvoir après que son élection ait fait des morts et causé des dégâts énormes à son pays ? Démocratie rime-t-elle avec violence, dégâts matériels, blessés et morts d’hommes ? Si tel est le cas, vaut mieux retourner aux régimes dictatoriaux avec un parti unique qui régente toute la vie politique et économique.
Une élection présidentielle est un grand moment de communion dans un pays pendant lequel, les populations sont tout simplement appelées à désigner dans les urnes ceux à qui elles ont confiance pour conduire les affaires de leur pays pendant une période donnée. Elle doit être un moment de fête où personne ne sort vainqueur ni vaincu. Contrairement à ce que à quoi on assiste en Côte d’Ivoire et en Guinée, une élection est un moment de cohésion et non de division. Car, tout le monde concourt au même objectif qui est de diriger le pays, à travers des programmes de société différents. C’est tout !
Malheureusement, c’est tout-à-fait le contraire dans ces deux pays ouest-africains. A tel point que dans tous les autres pays où des élections profilent à l’horizon, les populations ont peur. Depuis quand un processus démocratique doit-il faire peur à des populations ?
Alors que les deux présidents s’apprêtaient à quitter le pouvoir par la grande porte, ils ont tous les deux préféré la petite ; avec des humiliations probables. Qu’ils restent au pouvoir, qu’ils le quittent maintenant ou plus tard, « leur nom est déjà gâté ». Malheureusement, il leur sera très difficile de rester au pouvoir. Puisque, les oppositions dans les deux pays ont déjà indiqué qu’elles ne leur laisseront pas faire du parjure. C’est dans un véritable labyrinthe qu’ils se trouvent aujourd’hui. Il est évident que la communauté internationale n’acceptera pas pendant longtemps qu’il y ait des morts. Elle n’acceptera pas que la situation dans les deux pays cause des préjudices aux autres pays membres des organisations sous-régionales.
Dans tous les cas, si Alpha Condé et Alassane Ouattara persistent, ils créeront dans leurs pays les conditions de la violence favorable au terrorisme. Alassane en sait quelque chose.
Dabaoué Audrianne KANI