Arrondissement n°7 de Bobo-Dioulasso : Le flou qui menace la cohésion sociale autour d’une réserve

Le mardi 2 mars 2021, un engin se positionne sur le terrain en face de l’Institut supérieur des filières professionnalisantes (ISFP), sis au quartier Belleville.  L’engin devait servir à nettoyer ledit espace. Mais les riverains du terrain ont opposé un refus catégorique à celui qui conduisait la machine. Des riverains ayant opté pour l’anonymat, nous ont entretenus sur le motif de leur refus.

chantier inachevé d’une mosquée sur la réserve à Belle ville

Une note datée du 16 février 2021, avec un cachet estampillé la Paroisse Cathédrale notre dame de Lourdes Bobo-Dioulasso, prévenait les occupants de la réserve à libérer le site au plus tard le 24 du même mois. La même note précise qu’après cette date, des engins viendront déblayer le terrain. Est-ce la mise en application du contenu de ladite note ?

Opération de nettoyage

Certainement ! Car ce 2 mars 2021, soit une semaine après le délai mentionné dans la note, un engin s’est positionné pour nettoyer le site. Bien que certains occupants du site aient libéré le coin, d’autres se sont opposés à l’opération de nettoyage. «Nous n’allons pas nous laisser-faire, le site est une réserve.  C’est un espace qui date de plus de dix ans. La communauté musulmane avait commencé à y construire une mosquée sur le site. Mais, cette construction n’a pas pu aboutir (ndlr : notre interlocuteur nous indique une construction inachevée). C’est pourquoi une mosquée précaire a été aménagé pour servir de lieu de prières. Aujourd’hui, on veut racler le même site au profit d’une autre communauté ? Nous voulons voir clair dans cette affaire. Car, seul l’Etat peut déguerpir les gens avec une note venant de qui de droit. Sinon, l’écrit que nous avons reçu ne nous convainc pas», a confié un jeune riverain. Et à un autre de renchérir : «Nous avons toujours rencontré les maires qui se sont succédés à l’arrondissement n°7 sur la même question. A chaque fois, nous avons fait part de notre souhait d’avoir une bonne mosquée sur ce site.

Vue de la réserve, objet de convoitise

A défaut, qu’on y réalise une infrastructure scolaire, sportive ou quelque chose d’intérêt public».

Objet de litige

«Si l’autorité nous montre des documents clairs par rapport à la destination du site, nous ne pouvons que respecter cette décision. On dit que la terre appartient à l’Etat. Sinon, toute autre décision est pour nous nulle et sans effet», a insisté un autre jeune riverain. Il continue en mettant en cause le délai de quelques jours qui a été donné aux occupants du site pour libérer les lieux. Selon nos interlocuteurs, le flou qui entoure la gestion de la réserve est pour le moment une menace pour la cohésion sociale. C’est pourquoi ils interpellent l’autorité à avoir l’œil sur le site, afin de calmer les ardeurs des uns et des autres.

Souro DAO

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