Une dame domiciliée au secteur 25 de Bobo-Dioulasso a été condamnée à 11 ans de prison dont 6 ans ferme par la Chambre criminelle de la Cour d’Appel. Elle était accusée d’avoir tué son époux par jalousie car sa coépouse était en voie d’intégrer la même cour qu’elle.
Le 12 octobre 2018, un neveu de la victime informait le Commissariat central de Bobo-Dioulasso que son oncle a été retrouvé mort dans sa maison avec des blessures à la tête. C’est ainsi que la police judiciaire s’est déportée sur les lieux pour constater le corps sans vie de la victime. Après enquête, la femme de la victime a été interpellée, suspectée d’être l’auteur du meurtre. Conduite au commissariat, elle a été déférée par la suite à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso. Dans les faits, il ressort que la victime était mariée légalement avec la dame sous le régime de la monogamie. Mais, vivait aussi avec une autre dame, qu’il a fini par marier à la mosquée sans en informer la première. Depuis ce temps, la victime ne fréquentait plus assez la première femme, même sur le plan de son devoir conjugal. Un jour, il dit à la première que sa retraite est proche et qu’il n’avait pas assez de moyens. Pour ce faire, il dit vouloir intégrer la deuxième femme dans la même cour que la première. C’est en ce moment que la haine et jalousie de la première femme ont monté en puissance. Sous l’emprise de cette jalousie, la nuit du 11 au 12 octobre 2018 pendant que son mari était en plein sommeil, elle a porté des coups de pilon sur la tête de son mari. Et celui-ci, réveillé en sursaut a tenté de se défendre. Comme la dame était déterminée à lui donner la mort, elle lui a donné des coups supplémentaires à l’aide d’un tabouret. Des coups qui ont assommé la victime dans la chambre.
Elle a ensuite trimbalé le corps dans la douche pour stimuler une mort accidentelle suite à une chute dans la douche.
A la barre, la dame a présenté un visage attristé souvent en larmes au moment où elle relatait les faits. «J’ai connu mon mari, cela faisait 26 ans au moment des faits. Nous avons traversé de bons moments et aussi des temps de souffrance ensemble. On s’entendait très bien et je l’aimais beaucoup. Mais depuis que cette histoire de deuxième épouse a commencé, il m’a abandonnée sur tous les plans. La vie était devenue insupportable dans le foyer. C’est pourquoi, j’ai décidé d’éliminer mon mari et me suicider», a avoué la dame à la barre. Un neveu de la victime témoigne : « J’ai reçu un coup de fil le lendemain des faits à 6 heures du matin pour dire que mon oncle a été assassiné. Je me suis rendu sur les lieux pour constater. Effectivement, je suis venu le trouver mort baignant dans du sang au salon. Immédiatement, j’ai appelé un oncle qui m’a instruit d’appeler la police ».
Dans ses réquisitions, le parquet a qualifié les faits d’assassinat et demande à la Cour de condamner la dame à 30 ans ferme. La Cour a déclaré la dame coupable des faits à elle reprochés. Par conséquent l’a condamnée à une peine d’emprisonnement de 11 ans dont 6 ans ferme.
Rappelons que les enfants de la dame accusée, les parents de la victime et la coépouse de l’accusée étaient tous présents au procès. Par ailleurs, personne ne s’est constituée partie civile pour réclamer d’éventuelles réparations.
Ben Alassane DAO