Bobo-Dioulasso :après la pluie, les ordures refont surface dans les rues

A Bobo Dioulasso, après les pluies, les déchets très souvent refont surface. C’était le cas après celle de la nuit du vendredi 13 juin 2025. Nous avons fait le constat dans la matinée du samedi 14 juin 2025.

 

Dans la nuit du vendredi 14 juin 2025, une pluie s’est abattue sur la ville de Bobo-Dioulasso. Elle a laissé derrière elle un temps glacial et un sol humide. Cependant, elle a aussi promené les tas d’ordures que la population jette pèle mêle à longueur de journée dans la nature. Dans nos quartiers, devant nos portes, dans les caniveaux et même aux abords des goudrons, la pluie nous ramène tout ce que nous avons laissé derrière nous comme ordures dans des lieux inappropriés. Ce que nous oublions est que les déchets que nous jetons dans la nature y restent. Ils bougent certes, mais ils ne disparaissent pas pour autant. Que ce soit un sachet, un bidon de jus ou même une feuille de papier, le sol n’a pas le pouvoir d’absorber tous les déchets. Lorsque nous avons sillonné les rues de la ville, nous constatons que les déchets sont revenus avec la pluie. En effet, ils bloquent même le passage de l’eau dans les caniveaux, qui sont conçus pour permettre la libre circulation de l’eau afin de rendre plus sain le cadre de vie des habitants. Mais ce sont eux-mêmes, qui empêchent le bon fonctionnement des choses. Ils laissent trainer des tas de sachets, des bidons après utilisation, des résidus de mèches, des défécations des animaux, des morceaux de pagnes entre autres. Dans les devantures des portes, nous faisons face à des tas d’immondices malodorants. Certains profitent des petites herbes qui ont poussé pour y camoufler leurs ordures. Après le passage des engins, nous pensons que les ordures ont disparus. Ce n’est pas le cas, il suffit juste d’une petite pluie pour qu’ils soient déterrés. Nous oublions que les conséquences de ces actions agissent contre nous-mêmes. Les déchets devant nos portes empêchent l’eau de passer normalement. Dans ce cas, l’eau et les déchets restent. Conséquence, la prolifération de moustiques et des maladies qui vont avec, comme le paludisme et la dengue. Nous avons croisé une jeune femme, vendeuse de pain qui nous explique que c’est une habitude et qu’à chaque pluie, les déchets font surface. Elle nous raconte que même si elle nettoie, c’est peine perdue, donc elle préfère faire avec.

Rendons notre environnement propre et écologique !

Malgré quelques mesures sanitaires entreprises par l’Etat burkinabè pour changer positivement les choses, nous remarquons que du côté de la population, rien n’est fait. Nous devons nous rendre à l’évidence que si nous, en tant que population, ne faisons rien pour changer, personne ne le fera à notre place. Il faut d’ores et déjà commencer par rendre son espace de vie propre. Les petites herbes qui poussent devant les portes peuvent être piochées pour qu’aucun sachet n’y reste coincé. Quant aux caniveaux, ce ne sont pas des dépotoirs à ordures. Au contraire, ils doivent êtres propres pour permettre l’écoulement de l’eau après la pluie. Ne jetons pas nos ordures à chaque coin de rue, sources d’insalubrité. Utilisons des bacs à ordures, loin de la nourriture et des enfants. Soyons propres. Cultivons l’écologisme et enseignons-le à nos enfants pour une ville propre. Ne dit-on pas que la charité bien ordonnée commence par soi-même ?

Patendé Prisca TIENDREBEOGO/Stagiaire