Le Burkina Faso connait des inondations en cette saison des pluies. Tout comme le Mali et le Niger. Avec leurs lots de conséquences aussi dramatiques les unes que les autres. Notamment les pertes en vies humaines et les dégradations d’infrastructures et de biens privés dont des habitations et des champs de production agricole. Ce qui, à première vue, peut présager d’une mauvaise campagne agricole si les pluies sont de plus en plus violentes et abondantes.
Du reste, si contre les inondations les pays membres de la Confédération des Etats du Sahel n’y peuvent rien du fait qu’elles relèvent des changements climatiques, il est possible de prendre des mesures pour sécuriser les populations et certains de leurs biens. Mais, cela ne suffit pas car il faut dès à présent prendre d’autres mesures pour faire face aux conséquences d’un manque à gagner en termes de production agricole. Car, les inondations ont toujours causé des pertes de superficies emblavées et par ricochet des pertes de cultures. Si bien que les producteurs victimes d’inondations se retrouvent parfois sans rien dans les greniers au moment des récoltes.
Les inondations peuvent être comprises comme un phénomène lié aux changements climatiques et auquel tout pays peut être confronté. Cependant, il n’en demeure pas moins qu’on peut prendre des mesures pour minimiser leurs effets. A l’analyse, l’une des conséquences des inondations est la mauvaise planification de l’urbanisation et de la réalisation des infrastructures dans la plupart de nos pays. De nombreux plans d’urbanisation ne sont jamais respectés. Si bien qu’on peut retrouver des habitations dans des zones visiblement inondables mais qui ont malheureusement fait l’objet de lotissement officiel. En outre, si les infrastructures de drainage des eaux pluviales ne sont pas insuffisantes, elles sont mal réalisées et par conséquent inadaptées.
Il est temps de repenser sérieusement le développement de nos villes, notamment les grandes agglomérations qui accueillent de plus en plus de nombreuses populations fuyant les groupes armés terroristes. Pour ce faire, les trois pays de la Confédération de l’AES ne doivent pas se priver des bonnes relations qui existent entre eux pour partager les expériences en la matière. Autant ils partagent beaucoup de choses en commun, autant ils peuvent mutualiser leurs efforts pour réaliser des infrastructures qui correspondent à leurs ambitions. Aussi, les plans d’aménagement urbains (même si les pays n’ont pas les mêmes réalités) peuvent être partagés, de même que les expériences.
En attendant, il faut sauver ce qui peut encore l’être. D’abord en trouvant les voies et moyens de soulager les souffrances de ces nombreuses personnes qui sont affectées ou qui le seront par les inondations. Il faut aussi, comme cela a été le cas au Burkina, construire des infrastructures temporaires mais solides pour pallier aux dégâts afin de permettre la circulation des biens et des personnes, en attendant. Ce sont des défis auxquels les autorités des trois pays ne s’attendaient certainement pas. Mais, ils sont là ; il faut les relever. En plus des autres défis majeurs dont la lutte contre le terrorisme et la résorption de la crise humanitaire.
Dabaoué Audrianne KANI