Il a fallu l’opération de libération des emprises des rues anarchiquement occupées pour se rendre compte que nos rues ne sont pas aussi mal tracées et étroites que l’on pouvait le penser. A Bobo-Dioulasso, du boulevard de la Révolution au boulevard Félix Houphouët-Boigny en passant par l’avenue de l’Indépendance (route de Bama), l’avenue Nazi Boni (sortie route de Dédougou), l’avenue de l’Union européenne (sortie route de Ouagadougou), les usagers ont découvert de larges rues qui auraient pu être aménagées autrement si elles n’étaient pas anarchiquement occupées. C’est l’occasion de féliciter la Délégation spéciale de la commune qui, après avoir pris le temps de sensibiliser les occupants dont certains ont eux-mêmes enlevé leurs installations, est effectivement passée à l’action en se chargeant d’enlever les boutiques qui étaient toujours dans les rues. On espère que l’opération va se poursuivre et s’étendre à l’ensemble de la ville. Aussi, partout où il y a des installations anarchiques pouvant gêner la mobilité des usagers, il faut les enlever. Quelle que soit leur nature. C’est le cas par exemple de ces rues, dans certains quartiers, transformées en garages où sont stationnées des épaves de véhicules. Maintenant qu’allons-nous faire de ces larges rues étant entendu que la nature a horreur du vide ? Il est à noter en effet que ce n’est pas la première fois qu’une telle opération a été organisée à Bobo-Dioulasso. Tous les maires ou presque qui ont dirigé la commune ont, d’une manière ou d’une autre, organisé des opérations de déguerpissement et de libération des emprises des voies. Malheureusement, ces opérations n’ayant pas été suivies d’aménagements sur les espaces libérés, ils ont été immédiatement réoccupés. Pour ne plus revivre la même situation, il faut certainement aménager des pistes cyclables ou piétonnes, ou encore des parkings afin de fluidifier davantage la circulation. Il ne faut plus jamais permettre à des gens d’occuper anarchiquement les rues et créer ainsi du désordre dans les villes qui ont aussi besoin de respirer. Après les installations anarchiques, il ne serait pas mauvais de s’attaquer à d’autres maux qui sont entre autres la divagation des animaux dans nos villes. Il est sans doute vrai que les animaux font partie de notre quotidien et même de nos habitudes. Mais que celui qui veut faire de l’élevage en ville se donne les moyens de le faire sans perturber la circulation et le vivre-ensemble. Si les hommes sont faits pour vivre en ville, les animaux sont faits pour vivre dans des parcs. La tranquillité dans nos villes et la sécurité dans la mobilité urbaine, c’est aussi faire régner l’ordre et la discipline par le respect du code de la route. Il ne serait pas mauvais de sévir contre les conducteurs de tricycles qui sont généralement à l’origine de nombreux accidents de la circulation qui blessent ou endeuillent des familles. Le tricycle n’est pas autorisé à transporter des passagers mais des marchandises. Sa circulation est règlementée. Mais, c’est tout le contraire qui se passe actuellement. La tranquillité et la sécurité urbaine, c’est aussi l’interdiction de l’utilisation du gaz butane comme source d’énergie par les taxis. Malheureusement, les taximen sont fiers de dire que leurs taxis roulent au gaz. Et on ne fait rien !
Dabaoué Audrianne KANI