Autant le dire… « Mandat » de cinq ans d’Ibrahim Traoré, ça commence demain

C’est à partir de demain 2 juillet que prend fin la première étape de la transition. En même temps, cela marque le début de la deuxième phase de cinq ans que les forces vives de la nation ont accordés le 25 mai dernier au désormais Président du Faso, Chef de l’Etat, Chef suprême des armées, le Capitaine Ibrahim Traoré. Autrement, c’est à cette date que le Capitaine Traoré sera investi de tous les attributs que lui ont accordés les forces vives pour diriger le Faso pour au moins cinq ans. On note cependant que selon la Charte de la transition, des élections peuvent avoir lieu si entre temps, le contexte sécuritaire le permet. A ces élections, sont autorisés à prendre part le Président du Faso, le Premier ministre et le Président de l’Assemblée législative de transition.
Cette nouvelle phase de la transition doit être marquée, sans doute, par des changements importants, tant sur le plan de la lutte contre le terrorisme que sur le plan de la gouvernance politique, économique, culturelle que sociale. Le plus important étant de réaliser au plus vite et bien, les aspirations légitimes des populations burkinabè.
En effet, si sur le plan sécuritaire des efforts ont été réalisés, il faut travailler à consolider les acquis mais aussi à réaliser l’objectif de sécurisation totale de l’ensemble du territoire national et permettre ainsi aux populations déplacées de repartir chez elles pour y vivre dignement. Cela passe par un engagement beaucoup plus avéré et une mobilisation plus forte de l’ensemble des Burkinabè. Car, la lutte contre le terrorisme, la lutte pour la libération de notre pays, pour l’indépendance, la souveraineté et la dignité du peuple burkinabè n’est pas seulement l’affaire des Forces de défense et de sécurité et des Volontaires pour la défense de la patrie. Elle est aussi l’affaire des agriculteurs, des maçons, des menuisiers, des infirmiers, des instituteurs, des journalistes, …. Bref, elle est l’affaire de l’ensemble des forces sociales de ce pays.
Aussi, sur le plan économique, il faut mettre les bouchées doubles pour réaliser une économie qui cadre bien avec les réalités des Burkinabè. Si ailleurs des peuples ont réalisé des économies propres à eux et qui les ont sortis de la pauvreté, les Burkinabè sont aussi capables de le faire. Ce n’est pas le génie créateur qui manque ; il suffit tout simplement d’avoir la volonté.
Un autre volet non moins important sur lequel la transition doit mettre l’accent, c’est celui de la réconciliation nationale. Car réconciliés, les Burkinabè seront encore plus solidaires, plus fraternels et unis contre l’ennemi commun. Tels qu’ils sont, il sera difficile, même après cinq ans, de sortir le Burkina Faso dans sa situation actuelle. Aussi, il ne serait pas exagéré de dire la vérité à certains d’entre nous afin que nous puissions emprunter ensemble le chemin de la concorde et de la paix pour un progrès économique et social partagé. Mais, une fois de plus, tout cela dépendra en grande partie du Capitaine qui est à bord du navire battant pavillon Burkina Faso.
Dabaoué Audrianne KANI