« …j’étais obligé de recevoir la semaine passée deux mécaniciens de la compagnie, qui, dès l’arrivée de l’avion le 2 du mois dernier, déposaient une demande de démission le 3. L’un dépose sa demande de démission le 3 pour prise d’effet le 4, et l’autre fait de même pour une prise d’effet le 31 octobre. Et pour cause, ils demandent une augmentation de salaire de plus de 2 millions ».
Rien d’étonnant car pour eux, si les investisseurs ont pu réunir autant d’argent pour doter la compagnie d’un nouvel avion, c’est qu’ils en ont assez pour les payer. Par conséquent, il faut qu’eux-aussi ils aient « leur part ». Surtout si dans la compagnie ils sont les deux seuls mécaniciens, quoi de plus normal pour eux de faire un tel chantage ! Enivrés par le butin qu’ils voyaient venir, ils n’ont pas hésité, même devant le Président du Faso, de maintenir leur position. C’est ça, le « Burkinabè de cette génération » tel qu’il est.
Un autre fait. « Je tiens à vous informer que malheureusement, au cours de ces derniers temps, à la suite d’une dénonciation par une plainte, nous avons découvert un réseau de malfrats malheureusement, au sein du ministère de l’Action humanitaire. Ce ministère qui était censé agir au profit des plus démunis, c’est dans ce ministère que des gens se sont permis de détourner de l’argent, des milliards FCFA en 2024. Ils ont détourné plusieurs milliards. Détourner des milliards, surtout au ministère de l’Action humanitaire dans ce contexte, c’est inadmissible. Il y a des agents du CONASUR qui ont été pris dans cette affaire, qui sont en prison actuellement. Des centaines de millions détournés, des vivres qui devaient aller au profit des plus démunis, au profit de ces personnes déplacées internes. Et c’est dans ce ministère que des gens ont détourné cet argent et ces vivres. Et je suis persuadé que ça existe un peu partout ».
Là aussi, ce qui est étonnant, c’est l’étonnement du Président Capitaine Ibrahim Traoré. Cette génération de Burkinabè s’en fout des personnes démunies dont il est question. La solidarité pour ce type de Burkinabè, c’est pour les autres. Le plus important pour eux, « qu’est-ce que je gagne pour moi, et pour moi seul ».
« C’est du sabotage. Et je pense que c’est un manque de patriotisme grave ». Là encore, on a envie de faire remarquer qu’il ne s’agit ni de l’un, ni de l’autre. Car, le « sabotage » pour ces Burkinabè, c’est quand ils n’ont pas d’intérêts personnels. Le patriotisme pour eux, c’est quand ils s’enrichissent à la place de la patrie, à la place de ceux qui en ont le plus besoin. Exactement comme des travailleurs l’ont fait au ministère de l’Action humanitaire au détriment des personnes démunies ; qui ont été chassées de chez elles et qui ont besoin de solidarité.
Cette nouvelle génération de Burkinabè est prête à vendre le pays, à défaut de se le partager pour acheter de belles voitures, construire de belles maisons et faire la belle vie. Ils sont prêts à pactiser avec le diable, pourvu que leurs intérêts personnels soient garantis. Aussi, tant qu’on ne gagnera pas le combat contre cet autre « hydre terroriste » (puisque c’est de ça qu’il s’agit), le chemin à parcourir pour le développement et le progrès pour notre peuple sera long, voire très long. Dommage !
Dabaoué Audrianne KANI