Autant le dire… :montée des couleurs, ne surtout pas en faire une affaire de mode

A tous les débuts de mois, on assiste à la montée du drapeau dans des ministères et dans des administrations décentralisées (régions, haut-commissariats, préfectures ou mairies). On entonne fièrement l’hymne national, le Ditanyè dans plusieurs langues, notamment nationales. Puis, le point levé à la fin, on termine par la « La Patrie ou la Mort, nous Vaincrons ! » qui est en même temps la devise de notre pays. A l’occasion, on rappelle toujours le sens du drapeau et le respect que chaque Burkinabè doit lui accorder. En plus de l’unité qu’il symbolise, il est le symbole d’un peuple engagé pour sa liberté, sa souveraineté et son indépendance.

Malheureusement, et c’est l’occasion de le dire, ils sont nombreux les Burkinabè qui chantent l’hymne national sans savoir qu’il est tout un programme de développement. Composé de quatre strophes et d’uu refrain, la seule strophe et le refrain auxquels nous nous limitons ne sont que le début de ce programme de libération de notre peuple et de développement de notre pays. Autrement, les Burkinabè ne sont qu’à la première strophe dans le combat pour leur libération.

C’est pourquoi, au-delà des cérémonies mensuelles de montée des couleurs au cours desquelles l’on se retrouve pour chanter une partie de l’hymne national, il faut tout une formation idéologique à la base. Sous la Révolution, le régime du président Thomas Sankara l’avait initié dans les écoles car, il avait bien compris que les changements qu’il voulait apporter ne pouvaient avoir lieu qu’à travers une jeunesse consciente de son rôle, par conséquent formée pour ça. Il était même allé plus loin en disant qu’un militaire sans formation idéologique est un criminel en puissance. Autrement, il s’agit aujourd’hui de former le Burkinabè, en se basant sur la jeunesse, pour bâtir l’avenir des générations futures et du pays tout entier.

Ce travail n’est pas celui du Capitaine Ibrahim Traoré et de son gouvernement, quand bien même ce sont eux qui doivent tracer le chemin à suivre. Il doit commencer dans les écoles et dans les établissements secondaires avant de se poursuivre dans les universités, les grandes écoles et autres instituts de formation. Cela suppose l’introduction de cette formation au changement dans les programmes scolaires et universitaires.

En attendant, après la montée des couleurs, l’élite actuelle doit se poser chaque fois une seule question : qu’est-ce moi je fais pour que les changements tant espérés par le peuple burkinabè pour sa prospérité puissent se réaliser. Cette importante question doit nous amener, une fois de plus chacun en ce qui le concerne, à faire consciencieusement et bien, ce qu’il sait faire. C’est dans l’effort individuel puis collectif que nous réussirons à relever les nombreux et pressants défis qui se posent à nous. C’est aussi dans le dialogue, la concertation permanente, la solidarité et la fraternité que nous parviendrons à bâtir une nation forte. Il n’y a pas d’autres chemins.

En attendant, « La Patrie ou la Mort, nous Vaincrons », nous invite à combattre les groupes armés terroristes et tous leurs soutiens afin de reconquérir l’intégrité de notre territoire national. La devise de notre pays nous le recommande.

Dabaoué Audrianne KANI