Autant le dire… : Ne jetez pas le discrédit sur nos vaillants combattants

La polémique vient d’une note d’information du Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme (HCDH) via son bureau du Burkina Faso au gouvernement burkinabè. Laquelle note indique que « le 9 novembre 2022, vers 14 heures, le 14e Régiment Interarmes de Djibo aurait tiré des obus sur les villages de Holdé, Yaté, Ména et Dabere-Pogowel, situés à environ 10 km du camp militaire du Régiment et de la ville de Djibo (province du Soum, région du Sahel). Aucune des sources [contactée] n’a été capable, pour l’heure, d’établir un bilan exact, mais disent qu’il y a eu plusieurs personnes tuées y compris des femmes et des enfants ». « Nous avons reçu de sérieuses accusations en ce sens », écrit RFI citant le porte-parole du HCDH Seif Magango. « Jointes par RFI, ce lundi 14 novembre, des sources mentionnent la mort d’une cinquantaine de civils, des blessés auraient aussi été transférés à Ouahigouya », enfonce le média français qui parle au conditionnel sans précision sur les sources.

Qu’à cela ne tienne ! Il a toujours été dit que les terroristes qui attaquent le Burkina Faso sont majoritairement des Burkinabè non militaires ni Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), donc des civils. Par conséquent, dire qu’en neutralisant des terroristes on a neutralisé des civils, c’est enfoncer une porte ouverte. Du reste ces terroristes, une fois leurs forfaits commis, se fondent allègrement dans la population. Et c’est par le renseignement que certains sont démasqués et neutralisés. C’est aussi le lieu de rappeler que les terroristes ne sont pas tous des hommes adultes. Dans leurs rangs il y a malheureusement des femmes et des adolescents.

Le paradoxe est que lorsque les militaires sont tués, on n’entend pas souvent de critiques, parfois des condamnations de principe et du bout des lèvres. On a même parfois l’impression que dans certaines officines donneuses de leçons, l’on s’en réjouit. Que dit-on de exactions des forces étrangères dont la présence est décriée par les populations du Sahel ?  Qui prétendent vouloir partir tout en restant ! Il y a des non-dits qui finiront par éclater au grand jour. Ne dit-on pas que : « Aussi longue soit la nuit, il finit par faire jour ». L’on ne doit plus continuer à faire confiance aveuglement à ces enquêtes dites internationales. Les peuples burkinabè et africains doivent restées alertes, et ne pas se laisser tromper que la lutte contre le terrorisme se gagnera sans mort. Cette lutte n’est pas un film à l’eau de rose. Ne jetons pas le discrédit sur les opérations salvatrices de lutte contre le terrorisme de nos armées. Et faisons confiance à nos autorités pour faire la lumière. Nul d’autre ne connaît notre terrain mieux que nous.

En tout état de cause, le gouvernement burkinabè dit ne pas se soustraire de son « obligation d’investiguer sur les allégations visées », mais rappelle que « ces groupes terroristes sont coutumiers de la manipulation et de la désinformation, surtout lorsqu’ils sont mis en difficulté comme c’est le cas actuellement ».

Aly KONATE

alykonat@yahoo.fr