Autant le dire… Transition, deux ans après qu’est-ce qu’Ibrahim n’a pas fait

Comme tout bilan, celui du Capitaine Ibrahim Traoré et de ses camarades du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, version 2) sera diversement apprécié. Entre ce qui a été bien fait, ce qui est moins bien fait et ce qui ne l’est pas ou pas encore fait, les points de vue sont divergents. Entre ceux qui pensent qu’il a emprunté le bon chemin et qui sont prêts à l’accompagner et ceux qui estiment qu’il peut mieux en rectifiant le tir, il y aura toujours des points de vue différents. Qu’à cela ne tienne, la principale question que tout Burkinabè sincère doit se poser est celle de savoir ce qu’il fait pour son pays, au moment où il est menacé de disparition.
En effet, le problème du Burkina Faso, à l’étape actuelle dépasse la personne du Capitaine Ibrahim Traoré, du MPSR et du gouvernement de la transition. Il prend en compte l’ensemble des Burkinabè dans toutes les composantes de la nation. Si nous en sommes là, comme dirait l’autre, c’est en grande partie du fait de nos turpitudes, de notre manque de prise de responsabilités face à toutes les questions qui touchent à la vie de la nation. Pendant longtemps, la majorité des Burkinabè a pensé que ça ne les concernait pas ; jusqu’au jour où ils se sont rendus compte que leur survie est menacée. Malheureusement, même si ce n’est pas encore tard, il y a beaucoup de boulot à faire pour estimer trouver la solution.
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la seule et principale difficulté constitue les complicités internes et lien avec les complicités externes. Le maillage du pays est fait sur le plan militaire et sécuritaire. Les forces de défense et de sécurité sont assez équipées pour faire face à l’ennemi. L’armée a fait assez de recrutements pour augmenter les effectifs et diversifier les profils. Les Burkinabè ont accepté de consentir le sacrifice à travers le Fonds de soutien patriotique pour que le gouvernement ait les moyens de sa politique. Que reste-t-il encore à faire ?
Sur le plan de la réforme de la gouvernance d’une façon générale, on peut dire que les choses bougent. Tant dans le domaine de la gouvernance financière que dans le domaine de la gouvernance administrative. Même si les habitudes sont toujours difficiles à changer, il reste entendu que de nouveaux comportements sont en train de prendre petit à petit le pas sur les anciens. Ainsi, dans le cadre de la lutte contre la corruption, ce véritable fléau qui étrangle le développement, des actions fortes sont entreprises. Ne serait-ce que le fait d’avoir peur de corrompre ou de se faire corrompre. Quand on y ajoute la digitalisation de nombreux actes administratifs, on est en droit de dire que le chemin est au moins tracé.
Deux années, c’est assez peu pour détricoter un phénomène comme le terrorisme qui a eu tout le temps de s’incruster dans presque partout sur toute l’étendue du territoire national. Deux années, c’est encore peu pour refonder l’ensemble de la gouvernance dans un pays comme le Burkina Faso où tout le monde ou presque avait pris des habitudes aux antipodes du respect du bien commun. Dans tous les cas, c’est ensemble que les Burkinabè vont apporter les solutions indispensables pour sauver leur pays et assurer l’avenir des générations futures.
Dabaoué Audrianne KANI