Dans le cadre d’une mission de l’officialisation de la Confédération des peuples de l’AES, un reporter de L’Express du Faso s’est rendu à Bamako, le 16 septembre 2024. Sur la route Bobo-Bamako-Bamako, voici ce qu’il a pu constater tout le long du voyage.
A l’aller, nous embarquons le dimanche 15 septembre 2024 à 8h 10mn avec une délégation de 14 personnes à bord d’un bus. C’est le départ Bobo-Dioulasso-Bamako qui est acté. Un ordre de mission est dans les mains de la délégation pour encadrer son déplacement. Il nous faut parcourir 548 kilomètres pour arriver à destination. Compte tenu de l’état des routes nationales numéro 7 et 8, nous sommes obligés de passer par une déviation. C’est ainsi que nous empruntons la voie de Banfora. Arrivés à Toussiana, nous faisons une déviation pour rouler sur une voie rouge avant de rejoindre la route de Orodara pour nous rendre à Bamako, ville d’accueil. Pendant que nous sommes sur la route de Banfora, à la sortie juste au niveau du péage, nous sommes à un poste de contrôle de police. Seuls les détenteurs de documents officiels d’identité valides sont autorisés à poursuivre le chemin. Nous continuons le chemin sur la route de Orodara avant d’arriver à un poste de contrôle de gendarmerie. Le constat est le même. Après quelques kilomètres de route, nous faisons face à un autre contrôle de police. En cours de route, aux environs de 11 h, une pluie rend difficile notre avancement. Nous passons à peu près une trentaine de minutes de course sous cette pluie. Nous mettons cap sur Koloko situé à quelques pas de la frontière Burkina-Mali. Là-bas, c’est la gendarmerie qui effectue le quatrième contrôle avant d’arriver à la police pour le cinquième et dernier contrôle. C’est à ce moment que dans le bus, une source nous siffle à l’oreille que « les problèmes vont commencer ». La dame assise dans le bus est détenteur de la carte d’identité burkinabè dit que “ici, même si tu as ta pièce d’identité burkinabè, tu paies 2 000 F CFA à moins que tu ne détiennes un ordre de mission ou un carnet de vaccination « . La même source indique que » cela implique tous les passagers burkinabè ou étrangers et un peu devant à un autre contrôle de police avant de fouler le sol malien, c’est la même chose, tu payes l’argent. Souvent 2 000 F CFA, souvent même 3 000 F CFA“. Arrivé juste à la douane de Koloko, c’est encore la pluie qui n’a pas dit son dernier mot.
Même avec la CNIB tu vas payer
Nous avançons juste quelques mètres pour le cinquième et dernier contrôle de police sous la pluie. Et c’est aux environs de 13 h que nous traversons la frontière sous la pluie qui continue de tomber dans la zone. Sur le territoire du Mali, à peine que nous franchissons la frontière, nous sommes à Hèrèmakono où se situe le premier poste de contrôle de police. À ce niveau, nous remarquons encore que tout passager qui n’a pas de document d’identité malien, paye 3 000 F CFA, excepté ceux qui possèdent des ordres de mission. Arrivés au poste de douane malienne à 14 h, nous faisons une attente de deux heures avant de poursuivre notre chemin sur Sikasso. La différence en termes de paiements sur la route est que sur le territoire malien tous ceux qui possèdent la carte nationale d’identité malienne ne payent pas, même 1 franc, tandis que sur le territoire burkinabè même si un Burkinabè détient sa pièce d’identité, il paie l’argent (1 000 F CFA ou 2 000 F CFA). Nous rallions ensuite Bougouni où nous avons effectué un deuxième et dernier contrôle de pièce d’identité en territoire malien. Après 14 h de trajet, c’est aux environs de 22 h que nous arrivons à Bamako.
Au retour de Bamako, le jeudi 19 septembre 2024, nous quittons la gare à 8 h 00. Après 1h 30 mn de course, nous voici sous une pluie qui n’a duré que 10 mn. Nous arrivons à Bougouni, premier poste de contrôle en territoire malien. Le scénario reste le même quant aux paiements aux postes de contrôle. Après avoir subi tous ces contrôles, comme à l’aller tous ceux qui n’ont pas de document d’identité malienne payent 2 000 F CFA, excepté ceux qui ont des ordres de mission. À Hèrèmakono, frontière Mali-Burkina, c’est le même constat, seulement que là-bas les gens qui ne remplissent pas les critères suscités paient 3 000 F CFA. À Bougouni, un des passagers de nationalité burkinabè perd sa pièce d’identité burkinabè dans les mains de la police malienne, juste après le contrôle. Pour la cause, nous marquons un arrêt d’une heure au poste sans qu’elle ne soit retrouvée. Finalement, la situation oblige les policiers à lui établir un laissez-passer afin qu’on puisse avancer. C’est après 15 h de route que nous rejoignons la ville de Bobo-Dioulasso.
Ben Alassane DAO