En Conseil des ministres du mercredi 07 février 2024, le gouvernement burkinabè a pris plusieurs décisions. Dont la création « d’une société d’économie mixte à participation majoritaire de l’Etat». Il s’agit d’une « unité industrielle de fabrication de produits textiles militaires, paramilitaires, civils et professionnels». Ainsi, on aura des tenues militaires, paramilitaires entièrement made in Burkina. La mise en place de cette unité industrielle nécessite la mobilisation de «15 168 704 787 FCFA dont 14 363 260 606 FCFA au titre des immobilisations et 805 444 181 FCFA comme fonds de roulement », précise le compte-rendu du Conseil des ministres. Elle aura un capital social de 10 milliards FCFA. La participation de l’Etat à travers ses démembrements est de 9,9 milliards FCFA. Les 100 millions restants sont certainement destinés au secteur privé, peut être à travers l’actionnariat populaire.
Ce projet vise à répondre à la demande de plus en plus croissante de produits textiles divers. Elle devrait générer 600 emplois, transformer 2 160 tonnes de coton fibre en produit fil, 270 tonnes de tricot et 3 780 000 mètres de tissu, soit une équivalence de 1 260 000 tenues par an et de tricotage équivalent à 1 080 000 tee-shirts.
En outre, le Conseil des ministres a autorisé la «prise de participation de la Société burkinabè de fibres textiles (SOFITEX) dans le capital social de la société IRO- TEXBURKINA SA» pour un montant de «900 000 000 FCFA, représentant 20% du capital social de ladite société». Cette société «envisage implanter un complexe industriel de transformation intégrée du coton fibre au Burkina Faso, avec une projection de 80 000 tonnes sur les 07 premières années», indique le gouvernement.
Ces annonces vont certainement réjouir tous les acteurs de la filière coton. Car, pour soutenir la filière, quoi de mieux que de transformer sur place notre production nationale ? Cela aura pour effet de booster les activités de nombreux tisserands, teinturiers, couturiers, etc. Non seulement, il y a la création d’emplois directs et indirects, mais aussi une plus-value sur l’ensemble des maillons de la chaine de valeur. Et les cotonculteurs auront la certitude de preneurs surs à la production. Dans la mesure où ils sont tributaires des incertitudes des cours du coton sur le marché international. Sans oublier les risques et le coût du transport pour livrer les clients à l’international. Même si les producteurs ne vendent pas leur production directement à l’international, ils en sont impactés du moment que les sociétés, leurs clients directs, ne font que de l’égrenage.
Avec ces nouvelles décisions gouvernementales, une grande partie de notre production nationale de coton sera désormais transformée sur place en fibre et en tissu. Or actuellement, nous ne transformons que 01% de notre production. Trop peu ! Autant dire qu’il était temps pour le pays des Hommes intègres, grand producteur de coton, de transformer sur place ce coton.
Aly KONATE
Alykonat@yhoo.fr