Bobo-Dioulasso : Abandon des villas ministérielles

Nous sommes à Lafiabougou au cœur aux cités ministérielles où tout semble délabré. C’est la situation déplorable qu’une équipe de L’express du Faso a fait hier, mardi 11 août 2020.

Tout est parti de l’insurrection de 30 et 31 octobre 2014 engendrée par le projet de modification de l’article 37 de la constitution. Chose qui a créé un moment de frustration que retient à jamais l’histoire du Burkina. Des manifestations et incidents violents de la part des populations qui exprimaient leur mécontentement à l’égard du régime en place. Cette situation a bouleversé la vie politique, sociale et économique  du Burkina. Ces manifestants, après avoir fait le tour de quelques places publiques,  s’étaient déportées sur le site des cités du cinquantenaire situées à Lafiabougou. Une foule en furie a alors saccagé les villas ministérielles et le pied-à-terre du président du Faso dans la cité de Sya. En rappel ces cités avaient été construites à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance du pays célébrée le 11 décembre 2010 à  Bobo-Dioulasso. Et devraient servir après cet évènement de logements pour les différentes autorités. Ces mouvements des 30 et 31 octobre 2014 ont causé d’énormes pertes matérielles. Les dites villas ont été saccagées par des  manifestants qui croyaient faire du mal au régime en place, et pourtant. Des portails, portes et fenêtres arrachées et emportées et des maisons vandalisées et incendiées par ces manifestants. Meubles,  carreaux, toitures, brasseurs, tout a été détruit. Des murs ont même été fendillés pour s’accaparer des fils électriques. Aujourd’hui, ces villas ministérielles détruites sont, depuis 2014 méconnaissables et oubliées. Les herbes et les arbustes ont pris le dessus sur tout, dans cette zone. Et il ne reste que quelques rescapés de murs comme décor sur ce site. Devrions-nous en arriver là ? Sûrement non. Maintenant que le mal est fait, ces cités sont désormais abandonnées. Les autorités compétentes sont invitées à se pencher sur l’état de ces lieux. Ce serait du gâchis de laisser ces lieux dans un pareil état, sans rien faire.

De tels actes révoltants laissent transparaître à quel point le fléau de l’incivisme s’est développé dans nos sociétés. Il est bien de manifester son mécontentement, mais le faire dans le respect des autres et sans violence. Le Burkinabé s’est aujourd’hui habitué à cette manière de manifester, de brûler et de casser qu’à moindre chose, il descend dans la rue. Et ça casse par ci et ça brûle par là. À qui la responsabilité de réparer les dégâts et d’en supporter les frais ? Il ne faut pas s’attendre à un développement de si tôt avec une telle mentalité.

Serge Paulin SANOU

Augustine Etiéna KANTIONO

Elise Alatevi GAGBA/ STAGIAIRES