Bobo-Dioulasso : La mise en valeur d’une parcelle oppose acquéreur et résidents

Au quartier Belle-ville de Bobo-Dioulasso, un litige foncier a opposé ce 5 avril 2022, deux groupes de personnes. Le premier, composé de résidents et le second avec à sa tête celui qui se dit acquéreur de la parcelle à polémique. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour ramener le calme.

Il est 12h environ ce 5 avril 2022 quand nous arrivions sur les lieux, situé au quartier Belle-ville, secteur 29 de Bobo-Dioulasso. Les forces de l’ordre, notamment de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), avaient déjà pris position. D’un côté les résidents de la zone en question et leurs épouses sorties pour les soutenir et de l’autre côté, un groupe de maçons avec à leur tête le ‘’propriétaire’’ de la parcelle objet de litige, venus pour effectuer des travaux. Chose que les résidents tentent par tous les moyens d’empêcher. Mais l’intervention des forces de l’ordre a permis tant soit peu, de calmer la situation. Tout a dégénéré lorsque des résidentes sont allés pour boucher les trous creusés pour recevoir la fondation. Et ce, alors que les hommes eux étaient en concertation avec le camp adverse sous la direction des forces de l’ordre. En tentant de les disperser, un élément des forces de l’ordre recevra des coups de spatule de la part d’une protestataire. Tiraillements par ci, vociférations par-là, il n’en fallait pas plus pour que les forces de l’ordre fassent usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Quelques-uns d’entre eux ont répliqué un moment par des jets de pierres. De course poursuite en course poursuite, des interpellations ont été faites, et une adolescente a perdu un moment connaissance, pour avoir inhalé du gaz lacrymogène.

L’attributaire de la parcelle dit «ne pas comprendre»

Le propriétaire, Michel Toé, dit ne pas comprendre pourquoi on lui refuse l’exécution des travaux sur son terrain qui lui a été attribué depuis 2010. « Le terrain m’a été attribué depuis 2010 et c’était tout un problème pour moi, car j’ai dû batailler avant d’avoir la localisation précise du lieu. Une fois cela terminé, pour moi il n’y avait pas d’autre problème et j’ai même fait confectionner des briques pour le démarrage de mes travaux. C’est ainsi que les riverains se sont farouchement opposés à ce que les travaux puissent se tenir». Pour une solution définitive, ce dernier avoue avoir été en justice avec les responsables des associations qui lui refusent la construction de son terrain. « Nous nous sommes rendus en justice et ils n’ont pas pu donner les raisons pour lesquelles ils ne veulent pas que je construise. Le substitut leur a demandé si c’est de ma faute, s’ils non pas eu de parcelles après le lotissement ? C’est sur ce ton que nous avons quitté la justice et le substitut m’a donné mon autorisation de construire. Je viens pour confectionner mes briques, les gens ressortent une fois de plus pour m’empêcher de faire mes travaux. Voilà pourquoi aujourd’hui j’ai fait appel à la police »

Les résidents se défendent

Mamadou Drabo, un résident dit qu’à ce jour, eux ne sont pas contents à cause de cette affaire de parcelle. « On a demandé aux autorités de trouver une solution pour qu’un conflit n’éclate pas. Mais rien n’a été fait. Tout cela c’est de leur faute. Nous ne voulons pas de conflit. Le conflit qu’on ne voulait pas, c’est ce qu’on vit à l’heure-là. Le pays, dit-il, est attaqué par des terroristes. C’est eux qu’on doit combattre. Et non se battre entre nous», Dit-il. Puis il poursuit : « Celui qui vient pour construire. Il a payé la parcelle. Mais s’il faut dire qu’eux ils ont eu la place, et nous qui sommes là, qui étions présents lors du lotissement ? Comment va-t-on faire ? Il faut que le gouvernement jette un regard sur notre situation, sinon nous n’allons pas admettre que quelqu’un vienne construire ici. Les parcelles qui sont ici, nous devrons en être attributaires d’abord, et le reste, la mairie peut en disposer comme bon lui semble».

Abdoul-Karim Etienne SANON

Aymeric KANI

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