Boycott de la session du conseil municipal : « Il n’a jamais été question de parcelles entre le maire central et nous »

Au lendemain du boycott de la première session ordinaire du 16 au  18 juillet 2020 du conseil municipal de la commune de Bobo-Dioulasso, des maires des arrondissements (2, 3, 4 et 7) ont animé une conférence de presse. Il s’est agi pour les conférenciers de donner les raisons qui ont poussé au boycott de la session.

Ces maires d’arrondissement ont souhaité l’instauration d’un cadre de concertation raisonnable autour des questions d’intérêts de la commune

Quatre maires d’arrondissement face aux journalistes pour éclairer la lanterne de l’opinion publique  sur ce qu’il convient d’appeler désormais l’affaire entre les maires d’arrondissements et le maire de la commune de Bobo-Dioulasso. La plateforme de communication des maires d’arrondissement mise en place à la suite du boycott de la session ordinaire du conseil municipal et conduite par Hermann Sirima de d’arrondissement 7 a tenu d’entrée à faire cette précision : « ce point de presse n’est pas un cadre de polémique, mais un droit de réponse face aux accusations qui sont portées à notre encontre depuis le boycott de la session ». De ce droit de réponse, l’on note qu’une pomme de discorde existe depuis belle lurette entre le maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Bourahima Fabéré Sanou, et ses maires d’arrondissement. Et si la discordance s’est étalée en public le 16 juillet dernier à l’ouverture de la première session ordinaire du conseil municipal de l’année, c’est parce que les travaux qui allaient suivre devraient aboutir à une réduction des budgets de fonctionnement des différents arrondissements. Mais d’autres raisons (l’augmentation de la dotation en carburant de la commune et la gestion des engins lourds) sont également à l’origine de cette brouille entre ces élus du parti présidentielle. « Nous avons reçu depuis quelques temps une correspondance du maire de la commune nous demandant de réduire nos budgets de 30 millions. Ensemble avec les autres maires d’arrondissement, on s’est dit que nous n’avons que des budget de fonctionnement et s’il arrivait qu’on touche à ces budgets, il sera difficile pour nous d’exécuter les investissements d’extrême urgence. Nous avons donc entrepris de rencontrer le maire de la commune pour voir quels investissements faut-il privilégier dans ces circonstances ? Nous avons constaté aussi dans le budget qu’il y’a une hausse de 40 millions sur le carburant. Ce n’est pas une mauvaise chose, si l’objectif c’est pour travailler dans l’intérêt des populations nous sommes d’accords; mais nous ne pouvons plus fermer les yeux et laisser la gestion du carburant et des engins lourds aux personnes qui ne sont pas des maires d’arrondissement ni des adjoints au maire de la commune. C’est pour cela que nous avons souhaiter  des cadres de rencontres avec le maire de la commune pour voir dans qu’elle mesure nous pouvons mettre un planning de gestion des engins lourds dans les arrondissements, pour que la population puisse voir leur impact », a expliqué le porte parole des maires d’arrondissement.

Le foncier, une fausse accusation selon les frondeurs

Aux dires du maire Sirima, toutes les démarches entreprises par les maires d’arrondissements dans le sens d’une concertation avec l’édile de la commune n’ont pas abouti. «Le maire de la commune a dit qu’il n’est pas prêt pour la discussion; nous avons dit que nous n’allons pas aller défendre un budget et dans l’exécution nous allons être écartés ; on s’est donc retiré pour que le maire fasse l’arbitrage seul avec les services techniques», justifie le maire Hermann Sirima. Pour lui, le maire de la commune de Bobo-Dioulasso fait preuve de mauvaise foi en les écartant de la gestion de la chose publique et en refusant la concertation avec eux.  «  On n’a été ridiculisé par moment lors de nos multiples tentatives de rencontres avec lui. Chaque fois que nous essayons de le rencontrer, il dit qu’il n’est pas disposé à nous recevoir. Mais quel autre cadre de rencontre veut-il avoir avec nous?, interroge-t-il, avant de révéler qu’en quatre ans de gestion, nous n’avons jamais tenu une rencontre sérieuse avec le maire de la commune ». Comme il fallait si attendre, la question du foncier s’est invitée lors des échanges avec les journalistes. Pour le Maire Vinsou Sanou dont l’arrondissement, le n°02, est principalement cité dans cette affaire qui fait grand bruit dans la  ville de Sya, « si le promoteur immobilier dont il est question s’est installé dans le village de Léguéma, c’est bien-sûr avec l’accord du maire de la commune et son conseiller ». «  Je vous assure que le problème du foncier n’a jamais été l’objet de discussions entre le maire central et nous. Il a juste déplacé le problème sur le foncier parce qu’il se dit que le problème est sensible. L’objectif, c’est de nous jeter le discrédit en mettant la population sur notre dos », regrette le maire de l’arrondissement 4, Bakoné Millogo.

Ousmane TRAORE