Burkina Faso : Fada veut des infrastructures, Bobo veut qu’on libère Herman

Deux mois dix jours après le dépôt de l’ancien maire de l’arrondissement 7 de Bobo, des  »femmes en jeûne » sont sorties pour une  »marche de soutien » en sa faveur. Après deux tentatives avortées pour cette marche d’un autre genre, la troisième semblait la bonne ce jeudi 22 avril à Bobo-Dioulasso.

Posters du maire Sirima en main sur lesquels l’on pouvait lire les slogans  » paix, justice, réconciliation », sous la photographie en couleur d’un Herman Sirima qui arbore un sourire, le bras levé et surmonté de cette phrase en haut du poster,  » Je suis Herman ». Malheureusement de nombreuses marcheuses ne savaient même pas pourquoi elles le faisaient.

À quelques centaines de kilomètres de Bobo, ce samedi 24 avril à Fada N’Gourma, une autre marche est prévue pour demander aux autorités compétentes de répondre à l’attente des populations pour le développement de leur région. Il s’agit entre autres, de la restauration d’un tronçon routier (Goughin-Fada) dont l’état laisse à désirer et de la réalisation d’infrastructures sociales au bénéfice des populations de la localité.

Voilà donc deux marches qui nous parlent de notre citoyenneté et nous renvoient en face les intérêts des uns et ceux des autres. Une pour demander la libération d’un élu appelé à s’expliquer devant la justice pour des faits de mauvaise gestion présumée qui lui sont reprochés dans le cadre de son travail. Et une autre qui met les autorités devant leurs responsabilités afin qu’elles engagent de sérieuses actions de développement dans la région.

Comme quoi, là où les uns exigent des infrastructures pour leur bien-être, les autres se battent pour demander la libération (soit-il un maire) d’une personne qui se trouve dans les liens de la justice pour des faits de mal-gouvernance. C’est encore Bobo-Dioulasso !

Sibiri SANOU