Le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Lassané Kaboré, l’ambassadeur de la France au Burkina Faso, Luc Hallade et le directeur de l’Agence française de développement (AFD) à Ouagadougou, Gilles Chausse, ont signé deux conventions relatives notamment au financement du projet de développement économique local durable de Bobo-Dioulasso. C’était en présence de Bourahima Sanou, maire de Bobo-Dioulasso.
Le premier accord à être signé entre le Burkina Faso et la France est une convention de crédit pour le financement du Projet de développement économique local durable de Bobo-Dioulasso (PDelD). D’un coût total de 18 millions d’euros (11,81 milliards de FCFA), ce projet est cofinancé par l’Agence française de développement (AFD) à 15 millions d’euros (9,84 milliards de FCFA) et par l’Union européenne à travers une subvention de 3 millions d’euros (1,97 milliard de FCFA).
Les ressources seront rétrocédées à la commune de Bobo-Dioulasso qui assurera la maîtrise d’ouvrage du projet. Il permettra non seulement de réaliser les investissements qui stimuleront les circuits économiques locaux, mais aussi aux populations de la commune d’avoir un accès amélioré à des équipements marchants de qualité, résilients face aux effets du changement climatique et adaptés aux besoins spécifiques des femmes.
Le maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Bourahima Sanou n’a pas caché sa satisfaction pour la signature de cette convention qui est l’aboutissement d’un long processus. Ce projet de son avis, va changer fondamentalement l’économie de la ville. « Pour nous, quand on est arrivé à Bobo-Dioulasso, on dirait que l’AFD avait plié bagage dans cette ville. Nous avons dû batailler en essayant de mettre en place notre stratégie de développement au niveau de la ville de Sya dans les questions de stratégie de mobilisation de recettes, en passant par la réalisation d’infrastructures marchandes. Nous avons eu beaucoup de rencontres et de procédures avec l’AFD. Aujourd’hui, c’est l’aboutissement de ce travail. Nous sommes très heureux, car pour nous, au-delà de ce prêt qui nous est accordé, ça voudrait dire que l’orientation que nous avons donnée à la question de développement de notre ville est convaincante », a-t-il confié.
Puis de laisser entendre que «si vous prenez Bobo-Dioulasso, d’abord, en matière de mobilisation des recettes, le potentiel financier et économique qui est à Bobo est mal exploité. De sorte que les recettes que nous mobilisions sont peut-être au dixième. Alors, nous voulons organiser ce circuit et nous sommes sûrs que, quand nous allons bien organiser le circuit financier, cela va permettre de dégager des ressources propres pour la commune. On parle de réalisation de gares routières et de marchés dans le projet. Si on vous dit que Bobo qui se réclame être un carrefour commercial ne dispose pas jusqu’à ce jour d’une gare routière organisée, c’est très inquiétant ».
Les premiers paiements échelonnés à partir du 15 décembre 2022
Le deuxième accord signé entre les deux pays est relatif à un amendement à l’accord sur le différé de dette entre les gouvernements des deux pays dont le différé porte sur un montant total de 5 902 948,35 euros ; soit 3 872 080 290,82 FCFA. A ce sujet, Luc Hallade a informé que cette décision a été prise dans le format G20 partant du constat que la pandémie de la Covid-19 a eu des conséquences économiques et sociales importantes et a plongé un certain nombre de pays dans des difficultés.
A cela s’ajoute des budgets de l’Etat en manque de ressources et la baisse de la croissance. L’idée est de compenser en quelque sorte les conséquences économiques et sociales de l’épidémie en repoussant les échéances de dates du Burkina Faso à l’égard de la France et de l’Espagne. « On a apporté à la fois en 2020, et en 2021 un moratoire avec une année de différée.
Les premiers paiements seront échelonnés à partir du 15 décembre 2022 sur 5 ans jusqu’en juin 2027, avec 10 % d’échéance tous les 6 mois de façon à permettre au gouvernement burkinabè de dégager des liquidités pour pouvoir faire face aux conséquences économiques et financer les programmes à la fois sanitaires et sociaux et permettre une relance économique au profit de la population », a laissé entendre l’ambassadeur.
Aïcha TRAORE