Campagne cotonnière 2022-2023 : « Si vous respectez vos engagements, vous aurez beaucoup de coton »

Les rencontres avec les producteurs de coton se poursuivent. Hier mardi 31 mai 2022, le Directeur général et son équipe étaient à Sébédougou dans le département de Koumbia, dans la province du Tuy. Avec les producteurs, il n’y a pas eu de sujet tabou.

A tout seigneur, tout honneur. C’est à l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina qu’est revenue en premier la parole. N’Kambi Nikiébo, nouveau président, a demandé à ses collègues producteurs de relever le défi à eux lancé par le gouvernement. « La réponse que nous pouvons donner au gouvernement qui a subventionné le coton à 72,8 milliards de FCFA, c’est de respecter notre engagement de 700 000 tonnes de coton graine et porter ainsi notre pays au premier rang des pays africains producteurs de coton », a galvanisé le président. Non sans ajouter qu’en plus « le prix du kilogramme de coton est passé à 300 FCFA, un prix record jamais pratiqué au Burkina ».

A son tour, le Directeur général de la Société des fibres textiles di Burkina, Jonas Bayoulou a d’abord, humblement présenté les excuses de SOFITEX aux producteurs de Sébédougou pour le retard dans le paiement de leur argent suite à un problème d’enlèvement du coton. Puis il a souligné qu’entre producteurs de coton et SOFITEX, c’est un mariage de raison. Aussi, doivent-ils « conjuguer ensemble les efforts pour réussir ensemble ».

Pour ce qui concerne la SOFITEX, il a rassuré qu’elle mettra tout en œuvre pour respecter sa part d’engagements. Qu’il s’agisse de la mise en place des intrants, du suivi de la campagne, de la commercialisation et du paiement, «SOFITEX se fera un point d’honneur en honorant ses engagements autant que possible». Car, a-t-il ajouté, «pour les engrais, il y a des difficultés qui ne relèvent pas de nous. La crise sanitaire et la guerre en Ukraine qui ont perturbé le marché mondial des produits dont l’engrais produit par ces deux pays».

Prenant la parole, les producteurs, parfois passionnés, n’ont pas manqué de dire ce qu’ils avaient sur le cœur non seulement par rapport à l’enlèvement du coton, mais aussi en ce qui relève du paiement et du suivi de la campagne. Reprenant la parole, le DG leur a dit : «faites-nous confiance, le président de l’UNPC-B est nouveau, moi aussi je suis nouveau et je pense que nous allons faire quelque chose de nouveau». Ce qui n’a pas empêché un producteur de conclure : «si vous respectez vos engagements, je vous assure que vous aurez plus de coton que prévu, ici à Sébédougou».

Les vérités du Directeur général aux agents d’encadrement

« Les producteurs nous ont dit clairement ce qu’ils avaient sur le cœur pour mieux s’organiser et produire. C’est vous qui êtes ici, je ne veux pas entendre des plaintes venant d’eux vous concernant. Chacun de vous doit être un passionné du coton et vous devez faire correctement votre travail. Si je prends des engagements, c’est en comptant sur vous qui êtes sur le terrain. Maintenant, s’il y a des gens qui ne veulent pas suivre pour qu’on parvienne aux résultats, ça, ce sera une autre chose.

Nous avons des responsabilités que nous devons assumer devant les producteurs. Je tiens à le dire devant eux. Notre pays a perdu sa place de premier producteur de coton africain, on veut des résultats pour reprendre notre place. On a prix 72 milliards sur le contribuable burkinabè pour soutenir la production, il faut des résultats. Je tiens à dire ça devant eux. J’espère que j’ai été bien compris ?»

Séri Aymard BOGNINI