Les 16 et 17 juillet dernier, le Directeur général de la SOFITEX est allé à la rencontre des producteurs de coton du département de Safané. Arsène Somda a d’abord échangé avec les producteurs au cours d’un fora le premier jour. Il a ensuite visité quelques champs de la localité pour constater de visu le travail des producteurs.
C’est une salle de réunions de l’Union départementale des producteurs de coton (UDPC) de Safané pleine à craquer le 16 juillet dernier. Venus de 162 groupements des 40 villages du département, les producteurs de coton ont répondu présents à ce fora. A cette rencontre, il s’est agi pour la SOFITEX de faire le bilan de la campagne de commercialisation et la campagne hivernale passée, ainsi que de donner des informations sur les prix des intrants et le prix d’achat du coton.
Pour la campagne écoulée, le rendement moyen du département de Safané était de 1,160 tonne/ha alors que le rendement moyen national de la SOFITEX est autour de 867 kg/ha.
« Nous avions accusé un grand retard dans leurs paiements. Jusqu’à l’heure où je parle, il y a une quarantaine de GPC qui ne sont pas encore payés. Nous allons nous arranger à les payer courant la semaine qui court », indique le DG Arsène Somda. A ce sujet selon le premier responsable de la SOFITEX, le message a été compris par les producteurs car les situations qui ont prévalu à ce retard leur a été expliquées.
« La SOFITEX et nous, sommes comme femme et mari »
« Malgré le retard de paiement, les producteurs se sont lancés dans le travail avec plus de 15 mille hectares de superficie déjà emblavée depuis courant juin », affirme le président de l’UDPC de Safané, Abdoulaye Séré. Il indique que leur message était essentiellement en lien avec la relance de la production cotonnière dans la commune, compte tenu des difficultés rencontrées la campagne passée et qui font que certains producteurs ne sont pas encore payés. « Les autorités de la SOFITEX et nous, sommes comme femme et mari. Les réponses nous ont satisfaits », a-t-il estimé. Pour lui, le retard de payement n’aura pas un impact sur la campagne, mais la pluviométrie pourra impacter. L’effort fait par le gouvernement en baissant le prix des intrants a galvanisé et mobilisé les producteurs de coton. « Nous disons merci au président du Faso et au gouvernement pour la subvention du prix des intrants », a-t-il conclu.
Pour la campagne écoulée, le département de Safané était à 17 mille tonnes en termes de production. Pour cette campagne, l’objectif fixé au département est d’au moins 22 mille tonnes.
« Une campagne atypique »
Il est 10h 30 mn ce 17 juillet 2024 ! Nous sommes dans le champ de coton de d’un producteur semencier modèle dans le village de Yankasso.
Kamatié Yé a emblavé 10 hectares de coton la campagne écoulée. Cette année, compte tenu de l’installation tardive de la saison, il a emblavé 8 hectares. Nous visitons 3,82 hectares de son exploitation. Des cotonniers à stade levée et plantule, car après ses premiers semis le 17 juin, il a ressemé deux fois. Il a appliqué 13 sacs de NPK et 4 sacs d’urée comme lui ont conseillé les techniciens. Son premier traitement a déjà eu lieu. Le producteur a fait un rendement de de 1,200/ha tonne la saison passée et prévoit 1,300 tonne/ha pour celle en cours. « C’est le manque de pluie qui a fait que les cotonniers ne sont pas au même niveau », a laissé entendre le producteur de coton.
Il affirme que la principale difficulté était la pluviométrie qui s’est installée en retard, mais actuellement cela s’est amélioré car il pleut.
Après Yankasso, nous voici à Kongoba, toujours dans le département de Safané. Il est 12h00 lorsque nous arrivons dans l’exploitation du défunt Vouotié Larou. Pour une superficie totale de 15 hectares on note 9 hectares de coton, 4 hectares de maïs, 3 hectares de sorgho. Le rendement de la campagne écoulée a été de 1,636 tonne/ha, 18 tannes sur 11 hectares. Le rendement attendu pour la campagne en cours est 1,600 tonne/ ha. A la date du 17 juillet, il a appliqué 11 sacs de NPK et 4 en sacs d’urée.
« Il n’y a pas de secret dans la production. Nous faisons les semis tôt pour être en avance. Nous avons commencé par la préparation du champ, les semis, deux sarclages et le bitumage », nous confi Souaré Lalou (héritier de l’exploitation). Pour lui, c’est un sentiment de joie que les techniciens du coton soient venus les voir pour leur donner des conseils afin qu’ils puissent réussir la culture du coton.
« 400 mille tonnes attendues »
Ce producteur est un exemple selon le DG de la SOFITEX au regard du niveau de sa production, la physionomie des cotonniers et de sa technicité. « Nous encourageons ce modèle de producteur pour que l’objectif tant recherché par nos autorités soit atteint, dont l’autosuffisance alimentaire ».
« Sur l’ensemble de la campagne dans la localité, il faut dire que c’est une situation générale, nous avons accusé un grand retard dans l’installation de la pluie qui fait que le cotonnier à mi-juillet est à ce stade. Il y a des cotonniers qui sont à stade levée et plantule. Vraiment, on a une campagne atypique », a apprécié le DG Arsène Somda à l’issue de la visite des champs de coton.
Pour lui, des dispositions sont prises pour un encadrement rapproché des producteurs pour de leur donner des conseils avisés et nécessaires afin de pouvoir tirer le maximum de profit.
Si les prévisions météo assurent d’une saison normale à humide, il y a de quoi craindre selon de DG. « Notre inquiétude, c’est surtout les grosses pluies qui sont annoncées. D’où notre crainte, c’est les inondations par endroit sinon on n’a pas d’inquiétude ».
Pour cette campagne 2024-2025, la SOFITEX s’est fixé comme objectif 450 mille tonnes. « Mais, compte tenu du retard que nous avons accusé, si nous réalisons 400 mille tonnes ce serait un niveau raisonnable. Car nous aurons dépassé le seuil de rentabilité de l’entreprise », indique Arsène Somda. C’est aux environs de 13h que la visite prend fin dans les champs de Kongoba.
Arnaud Lassina LOUGUE
Correspondant