Une équipe de la Direction de région cotonnière de Bobo-Dioulasso était dans le centre cotonnier de Lèna dans la province du Houet dans le cadre des fora 2024-2025. Avec les producteurs de la zone, les échanges ont été directs et francs en présence de Camille….. Directeur de la région cotonnière de Bobo-Dioulasso. Contexte oblige.
Bilan de la campagne 2023-2024 et prévisions de la campagne 2024-2025, c’est sur ces deux points que les échanges se sont focalisés. Du bilan de la campagne écoulée, les membres de l’équipe conduite par Idrissa Thiombiano ont relevé avec les producteurs qu’elle a connu plusieurs difficultés que sont principalement le contexte sécuritaire qui a contraint des producteurs à abandonner les champs, le renchérissement des prix des intrants lié à la conjoncture internationale (guerre russo-ukrainienne), une pluviométrie capricieuse même si l’invasion parasitaire, notamment celle des jassides a été plus ou moins maitrisée avec la mise en place de nouveaux produits de traitement. La conséquence directe de tout cela est l’élévation du taux d’endettement et des impayés internes et externes.
Malgré tout, la campagne 2024-2025 débute sur de meilleurs auspices. Le premier élément déterminant reste l’engagement des producteurs de coton à s’investir davantage dans la culture du coton et à reconquérir la place de premier pays producteur de coton en Afrique. L’objectif visé au niveau national est de 595 000 tonnes, tandis que dans la zone SOFITEX, il est de 450 000 tonnes en hypothèse basse. Le deuxième élément concerne les prix des intrants qui ont connu une baisse significative par rapport à la campagne écoulée. Désormais, suite à la dernière subvention des sociétés cotonnières, le prix de l’engrais NPKSB et de l’urée (46%N) sont fixés à 18 500 FCFA au lieu de 25 000 FCFA pour le premier et 27 000 FCFA pour le second. Les prix des traitements insecticides et herbicides ont soit diminué soit sont maintenus à leur ancien niveau. Quant aux prix du coton graine, il est resté inchangé : 325 FCFA pour le kilo du premier choix et 300 FCFA pour le deuxième choix.
Cependant, pour faire de bons rendements et accroitre leurs revenus, le chef de l’équipe et ses membres ont fortement conseillé aux producteurs l’utilisation de la fumure organique. Car en plus des engrais chimiques, la fumure organique maintient l’humidité pendant longtemps dans le champ, permettant ainsi au cotonnier de croitre et de produire. Une bonne production cotonnière commence par les semis. Il leur a ainsi été conseillé de veiller à faire de bons semis en suivant les conseils des techniciens. Après les semis, l’épandage de l’engrais et les traitements phytosanitaires sont des moments très déterminants si l’on vaut faire de bonnes récoltes. Pour ce faire, Idrissa Thiombiano, Agent technique coton spécialisé (ATCS), a insisté sur le respect du nombre et des délais des traitements. « Celui qui triche sur l’épandage des engrais et sur les traitements parasitaires récoltera les conséquences en fin de saison », les a-t-il prévenus.
Pour la campagne 2023-2024, le centre cotonnier de Lèna a produit 4010,670 tonnes de coton sur des superficies emblavées de 5785 hectares avec un taux de rendement de 693 kg/hectare et un taux d’endettement de 79%. Pour la campagne qui débute, les superficies prévisionnelles après assainissement des GPC et corrections sont de l’ordre de 5178 hectares avec une production attendue de 4400 tonnes en hypothèse basse et 5178 tonnes en hypothèse haute. A noter que le centre cotonnier de Lèna compte 67 Groupements de producteurs de coton.
Encadré
Quelques réactions des producteurs
– Satisfaits de la baisse des prix de l’engrais NPKSB et Urée
– Satisfaits du maintien du prix du kilogramme de coton
– Recommandent la mise à disposition à temps des insecticides afin qu’ils puissent faire les traitements à bonne date
– Disponibiliser certains intrants (Burkina phosphate, compost industriel par exemple) et mieux expliquer leurs avantages
Séri Ayamrd Bognini