Cité communale de Korsimoro : Quand la population s’y oppose catégoriquement !

Le porte-parole des habitants de Raguitenga, Moumini Sawadogo, s’est entretenu avec la presse ce 23 avril 2021 à Ouagadougou. L’objectif est d’alerter l’opinion publique sur le problème foncier qui perdure à Raguitenga.

C’est en avril 2017 que le projet de construction d’une cité communale est lancé sous l’égide du maire de l’époque, Salamata Sawadogo. Après plusieurs tractations, le chef de terre accepte finalement d’apposer sa signature sur les documents sans être informé du contenu ni des modalités d’indemnisations, souligne le porte-parole des habitants de Raguitenga Moumini Sawadogo.

En effet, pour les populations, le véritable problème est le fait qu’elles ont été sommées depuis juillet 2020 de ne pas cultiver leurs terres sous peine de représailles, sans aucun plan d’indemnisations ni de soutien de la mairie. Aussi, l’actuel maire de Korsimoro, Jacques Ouédraogo avait affirmé par voie de presse qu’en juillet 2020, les populations seraient indemnisées à hauteur de deux parcelles plus la somme de 1 million de francs CFA aux propriétaires terriens par hectare. Hélas, jusqu’à nos jours rien n’est fait.

Face à cette situation d’injustice et de non respect des engagements vis-à-vis de la population, les habitants de Raguitenga s’opposent à la construction d’une cité dans leur village, à laisser entendre leur porte-parole. Toutefois, la population de Raguitenga demande aux autorités compétentes, notamment le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville de tout faire pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette affaire pour le bien de tous, car elles sont prêtes pour la résistance.

La véritable préoccupation des populations est qu’en interdisant de cultiver leurs terres, la mairie a-t-elle pensé aux conséquences ou a-t-elle prévu un plan de riposte contre la famine qui sévit actuellement sur le village ? Enfin, rappelons que c’est un projet d’expertise marocaine qui coûtera environ 15 milliards de francs CFA dont 9 milliards seront perçus par la mairie et 800 millions comme indemnisation aux populations.

Awa Cécile BANGARE